Les (presque) quadras ont fière allure

HUMEUR Même s'ils n'avancent plus à toute allure, les joueurs en fin de carrière n'en sont pas moins vaillants... et super importants dans leurs équipes respectives. Petit tour d'horizon de ces antiquités en onze noms qui formeraient une équipe de premier plan. Sans oublier les "viennent ensuite", des remplaçants encore un peu jeunes (ou pas assez vieux, c'est selon) pour figurer dans dans ce onze type de "vétés" bien conservés!

1. Van der Sar (29.10.1970): Un peu à la Dino Zoff, le Dumbo néerlandais espère quitter le haut niveau sur un trophée. Ce sera au terme de cette saison et ManU pourrait même en ramener plusieurs. Comme le bon vin, le portier mancunien s'améliore avec l'âge, si bien qu'il réalise ses meilleures saisons depuis son arrivée à Old Trafford en 2006 (faites le calcul, à l'époque il allait sur ses 36 ans, déjà). Modèle de régularité (on lui passera sa boulette contre Liverpool il y a peu), bon sur sa ligne et à l'aise aux pieds, Edwin constitue l'assurance sérénité de United. Sir Alex est d'ailleurs déjà en train de se creuser la tête pour se dégotter un portier l'an prochain. En espérant pour les supporters des Red Devils que l'Ecossais ne se satisfasse pas du retour de prêt de Foster (pas la bière)!

2. Zanetti (10.8.1973): A l'Inter depuis 1995, Javier Zanetti est ce qu'on appelle un "clubiste", espèce en voie de disparition actuellement au profit des biens nommés "opportunistes avides de gloire et de dollars". Une carrière à la Maldini que quelques chiffres suffisent à décrire: 700, tout d'abord, comme  le cap symbolique du nombre de matches joués avec l'Inter que fêtait l'Argentin à l'occasion de la dernière finale de Champions League. Soulever la coupe aux grandes oreilles, y a pire comme manière de célébrer! 15, ensuite, comme le nombre de trophées glanés avec l'Inter qui ornent sa cheminée. 739, enfin, comme le nombre de parties que Zanetti compte actuellement sous le maillot de l'Inter. Il est le deuxième joueur le plus capé de l'histoire du club derrière Giuseppe Bergomi (757 rencontres). Un record bien parti pour être battu. Ce week-end, contre Lecce, Javier devrait ainsi logiquement fêter sa 740e cape. Une fidélité que Zanetti aurait tout intérêt à exporter à sa vie privée. Giorgia Palmas en vaut la peine (cf: équipe type des femmes de footballeurs "sexy"), non?!

5.Nesta (19.03.1976): Si sa nouvelle coupe de cheveux lui donne l'air d'un vieil instit' rital dans la force de la quarantaine qui s'habillerait classe et choperait ses jeunes collègues (pour rester politiquement correct, même si en Italie le politiquement correct se décline aussi en bunga bunga!), c'est peut-être pour la simple et bonne raison qu'Alessandro se rapproche effectivement dangereusement des quarante ans. Sa vitesse est là pour le lui rappeler. Oui, mais son anticipation et son sens du placement comblent à merveille cette relative faiblesse. Nesta, c'est tout simplement la classe à l'italienne, la science tactique made in Italia, bref, une intelligence de jeu qui se perd un peu dans les muscles et la puissance des défenseurs recherchés actuellement. Sur les traces de Baresi, Costacurta ou Maldini, Alessandro à de qui tenir. On devrait le voir encore quelques années.

4. Sami Hyypiä (7.10.1973): Eh oui, le Finlandais est toujours en activité. Il évolue au Bayer Leverkusen. Voilà le premier enseignement à tirer de sa présence dans cette équipe. Sa titularisation confirme elle une  deuxième vérité: les vieux défenseurs sont en voie d'extinction. Sami peut donc remercier le manque de concurrence à son poste. Il incarne aussi un peu les derniers hauts faits des Reds de Liverpool (d'ailleurs, si on avait pu, on l'aurait associé à Stéphane Henchoz. Le Fribourgeois s'est malheureusement reconverti dans une carrière un peu obscure de consultant RTS, entraîneur de club régional raté et on ne sait quoi d'autre). Une sorte de musée ambulant qui hume bon les souvenirs. Sinon, Jari Litmanen joue au FC Lathi, dans son pays natal.

3. Roberto Carlos (10.4.1973): Rien que pour son transfert sketch au Daguestan (plus précisément à l'Anzhi Makhachkala, débrouillez vous pour la prononciation), le Brésilien mérite d'être cité dans cette équipe. Le mythique latéral gauche au sourire figé a certes un peu gonflé (ses plus fervents supporters parleront  de masse musculaire), mais il n'en a pas perdu ses qualités. Notamment une frappe hors norme qui n'a probablement pas fini de faire parler d'elle, à l'image de ce but incroyable marqué il y a peu alors que le Brésilien de poche sévissait encore au Brésil. Avis aux amateurs, Roberto Carlos veut jouer jusqu'à 42 ans.

6. Makelele (18.02.1973): Demandez lui de poursuivre une saison, il vous dira non. Demandez le lui une seconde fois, il objectera à nouveau. Mais insistez un peu et, vous verrez, Maké continuera l'aventure. Parce que le défi est aussi magnifique qu'impossible: faire du PSG un club stable et le hisser vers un virtuel titre de champion de France. Si le titre n'est pas réalisable, il reste malgré tout les coupes. Depuis 2004, le PSG en gagne une tous les deux ans. Allez Claude, tu veux pas rester jusqu'en 2012?

8. Scholes (16.11.1974): Roux, petit, teigneux, Paul Scholes avait presque tout pour devenir un bourrin de la trempe de Roy Keane. Mais la nature l'a doté d'une technique hors pair, d'un sens du but impitoyable et d'une lecture du jeu incroyable. Résultat: une longévité qui serait bien plus unanimement saluée si l'Anglais ne jouait pas dans la même équipe que Ryan Giggs. Ou si Paul avait la bonne idée de se dégotter une WAG (Wife and Girlfriend, pour les incultes)!

7. Pirès (29.10.1973): L'amant d'Estelle Denis semble juste inarrêtable. Un contrat non reconduit à Arsenal, un autre à Villareal et plusieurs mois de chômage technique en début d'année n'ont pas suffi, Robert "muscle ton jeu" Pirès n'a toujours pas envie de renoncer. Il clame d'ailleurs depuis peu à qui le veut son envie de poursuivre l'aventure à Aston Villa. Ses deux titularisations et quatre apparitions cette saison suffiront-elles à convaincre Gérard Houiller? Et un poste de préparateur ou recruteur, ça t'intéresserait pas Robert?

11. Giggs (29.11.1973): Tout a presque déjà été dit sur le milieu de terrain gallois (cf: Ryan Giggs, un homme de records). Comme Scholes, il vient d'ailleurs de rempiler pour la saison prochaine. Ah, s'il avait été anglais... Le gaucher serait probablement reconnu pour autre chose que sa longévité. A voir son sens tactique, on se dit malgré tout que le visage de Giggs pourrait nous accompagner encore de longues années, pourquoi pas dans un rôle d'entraîneur.

10. Del Piero (9.11.1974): Un peu en retrait cette année -comme son club, vous me direz- Alessandro a tout de même participé à 26 rencontres. Ses quatre petits but marqués contrastent par contre avec la vingtaines de flèches qu'il plantait invariablement depuis de nombreuses saisons. Avec un palmarès long comme une jambe d'Adebayor et une fidélité de tous les instants à la Vieille Dame, Aless s'est érigé en dieu du côté de Turin. Del Piero serait-il immortel?

9. Inzaghi (9.8.1973): fin, lent, pas technique pour un sou, hors jeu 3/4 du temps, Pippo est juste insupportable à voir jouer. Et pourtant... Les buteurs de sa classe ne sont pas légion. Inzaghi prouve à tous les ratés du foot qu'avec un sens du but et un peu de volonté, une carrière incroyable au Milan AC est possible. Puisse Mrdja s'en inspirer (ah, mince, on avait dit plus de critiques contre Dragan!)...

Remplaçants (encore un peu jeunes):

Buffon (28.01.1978): Une femme de 32 ans (Alena Seredova, si l'envie vous prend de la googliser, ce que je ne peut que vous suggérer), un carrière débutée à 17 ans, 33 ans fêtés en janvier dernier, mais un corps martyrisé de cinquantenaire. Le foot n'a pas que des bienfaits, Gigi peut en témoigner. Lui, ne jouera probablement pas jusqu'à quarante ans.

Vieira (23.06.1976): Un habitué du banc.

Seedorf (1.4.1976): Formé à l'Ajax, passé par le Real, à l'époque Karembeu (!), puis l'Inter, Clarence a dû attendre de finalement poser son balluchon à Milanello (en 2002) pour véritablement imposer son immense talent. Sans en avoir l'air, le type a quand même gagné quatre Champion's avec trois clubs différents (Ajax, Real et Milan 2x). Qui dit mieux? On t'entend plus José là?!

Raul (27.6.1977): A la lutte avec Inzaghi pour le titre de meilleur buteur européen. Mais avec trois piges de moins que l'Italien, on se dit que ça devrait le faire. D'autant que Schalke jouera probablement l'Europa League l'an prochain, puisqu'une qualif par le biais de la coupe (finale contre Duisbourg, club de deuxième division) paraît dans les cordes du grand instable de la Ruhr.

Totti (27.9.1976): Pénalties, coup-francs, conservation de balle, malice et simulation: voilà à peu près les derniers atouts du demi-dieu romain. Mais l'aura du capitaine suffit à en surmotiver plus d'un, tandis que sa technique est toujours de première qualité. Jeremy Menez ou Mirko Vucinic peuvent en témoigner, contraints de s'exiler sur les côtés pour laisser la place à l'enfant du pays!

Ballack (26.09.1976): Contrat non reconduit à Chelsea, blessures à répétition et probable retraite internationale (à moins que Löw montre beaucoup de compassion, il n'a plus besoin de l'égotique allemand dans sa sélection): s'il vous manquait un exemple pour illustrer la notion de "fin en queue de poisson", le voici tout trouvé!

Surnuméraires: Parce que la nouvelle a juste tout du gag et discrédite aussi bien Wenger que le joueur incriminé, on ne peut s'empêcher de mettre Jens Lehman (41 ans) en tribunes. Mais où Arsène a-t-il été cherché l'idée de sortir le portier allemand de sa retraite? Manquerait plus qu'Almunia se blesse pour en rire un maximum.

Rivaldo (38 ans, Sao Paulo FC), Cafù (40 ans, Santos), Cannavaro (36 ans, Al Ahly), Juninho (36 ans, Al Gharafa) et Sol Campbell (36 ans, Newcastle) l'accompagnent derrière le banc. Sans manquer d'avoir une petite pensée pour tous les vieux joueurs encore en activité qui sont totalement sortis de mon esprit.