Nigel de Jong: le Edgar Davids des temps modernes

PORTRAIT DE LA SEMAINE Vainqueur du prestigieux "sabot d'or" avec 33% des suffrages et trois voix d'avance sur Patrice Evra, Nigel de Jong  mérite amplement qu'on lui consacre le portrait de cette semaine. Un hommage viril et appuyé, un peu à l'image des tacles du karatéka hollandais.

Surnommé "La tondeuse" depuis son passage à Hambourg, Nigel de Jong est né le 30 novembre 1984 à Amsterdam. A seulement 26 ans, il a donc encore de belles années devant lui pour tondre toutes les tiges qui se promèneraient trop proche de sa moissonneuse batteuse. Formé à l'Ajax, le jeune Nigel joue son premier match avec les rouge et blanc à seulement 18 ans. Aligné au poste de milieu offensif, voir même d'attaquant (si si!), de Jong devient rapidement l'un des chouchous de l'Arena. En 2006, il décide de tenter sa chance à l'étranger. Hambourg sera sa terre d'accueil. Un passage dans le Nord de l'Allemagne qui marquera à jamais le joueur. 

Changement de poste

Huub Stevens, son entraîneur d'alors, décide de le placer en numéro 6. Juste devant sa défense, Nigel opère sa mutation. De joueur technique et raffiné, il devient un bûcheron sans pitié. Un peu comme si, soudainement, Bergkamp devenait Van Bommel. Croisement hybride entre Roy Keane et Edgar Davids, le néo-milieu défensif découvre enfin sa vrai nature. Sur le tard. "J'étais choqué parce que j'avais toujours joué à des postes plus glamours, mais j'admirais ce genre de joueurs. J'aime le tacle, c'est vrai", avouera de Jong au moment de signer à Manchester City. 
  
En janvier 2009, le sheikh Mansour s'offre en effet le bourin batave. Une transaction estimée à 20 millions d'Euros selon L'Equipe. Dans une Premier League virile à souhaits, le taurillon de 1 mètre 74 s'éclate. Tacles par derrière ou de côté, duels aériens coudes relevés, Nigel étoffe sa panoplie.

Le boucher préféré des rosbeefs

Dans un style que même Harald Schumacher ne renierait pas, de Jong se fait un palmarès. Son haut fait remonte à la dernière Coupe du Monde. Sans doute aussi irrité par la couleur rouge du tricot espagnol que par le fait de ne pas toucher le puck, de Jong s'en prend au thorax de Xabi Alonso dans un duel aérien. Les images sont impressionnantes. Le joueur incriminé, lui, n'a pas dû les voir: "Je n'ai aucun regret. Je n'ai jamais eu l'intention de lui faire mal."

Mais rassurez-vous, le nouveau boucher préféré de rostbeefs n'en était pas à son coup d'essai. Trois mois plus tôt, il s'était déjà pris les pieds dans la guibole de Stuart Holden, un pauvre américain sans défense. Résultat? Une jolie petite fracture. Mais pas besoin d'être médecin pour la diagnostiquer, un ou deux ralentis suffisent amplement.

Dernièrement, ce bon de Jong a également offert un baptême de la Premier League musclé au petit Ben Arfa. Le pauvre français, il essayait de se relancer dans un club pourri où même Ginola avait brillé et le voilà condamné à passer six mois sans passements de jambes ni crochets. Ce tacle aura au moins eu le mérite de réveiller une planète foot bien endormie pour encore tolérer les assassinats de ce kamikaze des tacles glissés. Bert Van Marwijk, choqué, l'a enfin retiré de sa sélection. "C'était un tacle inutile et sauvage. Il y est allé beaucoup trop fort. J'ai un problème avec la façon dont Nigel dépasse les bornes." Une bonne chose de faite! Malheureusement pour les amateurs de football, pour Mancini, dix bourrins à vocation défensive plus Tevez forment une équipe capable de gagner un titre. De Jong constitue d'ailleurs la pierre angulaire de cet anti-foot! Moralité: il va encore falloir se le farcir quelques années!