DANS LA PEAU DE... Mercedi dernier, Köbi Kuhn participait au traditionnel tournoi de cartes de son club formateur, le FC Wiedikon, en banlieue zürichoise. L’occasion pour l’ancien sélectionneur de l’équipe de suisse de revenir sur l’élimination de la Nati dans la course à l’Euro, à la Vodka et aux demoiselles peu chères.
(Ndlr : le texte est traduit d’un Schwiizertüütsch des plus rustiques. Afin de conserver l’originalité des propos de M. Kuhn, nous avons choisi de les transcrire comme s’il s’exprimait dans un français des plus rudimentaires qu’il maitrisait lorsqu’il se trouvait devant les caméras pour nous expliquer pourquoi Degen était titulaire).
(Ndlr. 2 : Dans ce tournoi de Jass, un second ancien sélectionneur de la Nati fait équipe avec Köbi, saurez-vous trouver lequel ?)
«Tu as vu Beat, ces clowns qui gagnent trop de l’argent et qui défendent les couleurs de la équipe de Suisse, si j’ose dire encore la Suisse. Ils ont même pas été capables de battre le Bulgaria et le Jugoslawien. Quand je pense… trois cartes… que Ottmar, il est payé quinze fois plus que moi et que le seul truc bien qu’il fait c’est même pas battre l’Espagne, mais choisir Derdiyok comme seul attaquant. C’est pas parce qu’il a réussi à gagner une Ligue des Champions avec Chapuisat qu’il croit qu’il peut devenir champion du monde… au 8 de trèfle… C’est un peu comme si j’avais déclaré vouloir gagner le compétition de l’Euro 2008 avec Magnin, Gygax et Cabanas.
En plus, il a aucune autorité… Pourquoi tu coupes pas Rolf ? Maintenant on perd un atout… A l’époque, moi les divas qui ne pensaient que avec le argent, je les mets dehors. Raus Vogel, Celestini et NKufo. Y a juste le congolais que j’ai de le reprendre… stöckrrrrrrrrr…. car Michel, il m’a dit faut des quotas dans la équipe et en plus Hans-Sven qui remplissait les gourdes, il se faisait opérer de l’hanche, donc on avait besoin de quelqu’un pour les remplir et les porter. Je peux te le dire que je savais parler aux joueurs, avec moi Alex Frei il jouait pour l’équipe. Tu te rappelles comme il a pleuré contre les Tchèques quand il s’est blessé, oui tu sais pour de vrai, pas quand il fait semblant d’avoir casser le tibia quand il tombe dans la surface de but pour avoir un penalty. Il savait très bien que sans lui, l’équipe, ils passeraient pas dans les quarts. Ça c’est de le esprit d’équipe.
Je sais pas si tu te souviens Beat… Markus donne ton 10, mon As est bock, comme le Monténégro l’autre soir, ils étaient bock avant le match (ndlr. : rire dans l’assistance) … mais moi j’ai jamais perdu le match contre des petites équipes. La seule fois que mes joueurs avaient joué comme ceux de Ottmar contre le Luxemburg, le Monténégro ou le Honduras, c’était contre le Ukraine à la Coupe du Monde en Deutschland. Faut dire que Streller, Cabanas et Barnetta avaient pas trouvé mieux que de sortir la veille à Köln. Ils étaient tellement saouls encore pendant le partie que quand ils ont dû tirer le tir au but, ils louchaient encore avec les yeux.
Pis je te dis Beat, mais autant que Ottmar et que les joueurs, ils n’ont pas des couilles. Les miens, au moins, ils avaient pas la peur d’en perdre. Tu te rappelles de Grichting en 2005 quand on a fait les barrages en Asie. Tu veux faire quoi avec ceux de maintenant. Je suis le seul entraîneur de la équipe de Suisse à avoir participé à toutes les grandes compétitions. Le grand Ottmar, il a échoué aussi facilement que le Gilbert Gress ou que toi Rolf … Kopfertami (ndlr. : la traduction n’est pas obligatoire, les propos se traduisent tout seul), Rolf, pourquoi tu jettes ton valet de carreau? Tu es aussi bon aux cartes que sélectionneur de la Suisse pour laisser Sforza tirer un penalty à Bakou… Eh pis Michel Pont, il fait pas grand-chose, il ose pas parler et dire que Djourou est plus pire que Von Bergen. Il est juste bon pour poser les cônes à l’échauffement sur le terrain. Surtout que maintenant il doit se emmerder avec Ottmar, car on tapait le carton après les entraînements et lui au moins, il savait couper au bon moment… voilà, à cause de tes bêtises Rolf, il nous manque juste deux points pour faire match, un peu comme la Suisse.»
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