INTERVIEW Grand artisan de la promotion en Super League du Lausanne-Sport l'an dernier, le portier Anthony Favre cire le banc cette saison. En cause: l'arrivée, fin juin, de l'ancien international suisse Fabio Coltorti, concurrence presque déloyale pour un poste rarement mis en compétition. Calme et posé, Anthony Favre ne s'en est pas offusqué publiquement. Invariablement titulaire dans les cages du LS depuis janvier 2006 et son arrivée à la Pontaise, le Vaudois de 27 ans a toutefois eu l'occasion de disputer ses premières minutes de la saison, le 21 août dernier contre Sion. De l'ombre, il retrouvait la lumière. L'occasion de le rencontrer, très simplement autour d'un café sur une terrasse lausannoise, pour évoquer son début de saison 2011-2012 mouvementé.
Anthony Favre, après être entré en cours de jeu contre le FC Sion il y a 2 semaines, vous avez connu votre première titularisation en Super League avec le LS* le week-end dernier contre Xamax. Comment vous êtes-vous sentis lors de ces rencontres?
Contre Sion, je n'ai pas trop eu le temps de réfléchir. Le match de Neuchâtel était par contre plus dur à gérer. Je me suis peut-être mis trop de pression, puisque j'avais vraiment envie de bien faire. Au final, ma performance contre Sion me satisfait, celle de Neuchâtel moins, avec un premier but sur lequel je ne suis pas très bien placé.
Vous avez profité de la blessure de Fabio Coltorti, titulaire lors des six premières journées. Qu'en sera-t-il de la suite?
Fabio a repris l'entraînement la semaine dernière. Trêve internationale oblige, n'avons pas joué ce week-end. La prochaine échéance est donc dimanche prochain, mais je ne sais pas ce que ça va donner... Le coach choisira.
Revenons sur l'arrivée de Fabio Coltorti, comment avez-vous pris sa venue?
Fabio est arrivé deux jours après la reprise des entraînements. J'ai reçu un coup de fil du président pour m'en avertir peu avant que Coltorti ne signe. Je savais qu'un gardien serait engagé, mais je ne m'attendais pas à une telle concurrence. Au début, je l'ai mal pris, c'est clair, je pensais mériter ma chance en Super League.
Avez-vous abordé cette situation avec Martin Rueda, votre entraîneur?
Dès le départ, il m'a dit que c'était de la concurrence. Notre temps de jeu durant les matches amicaux a été relativement équilibré, même si Fabio a été écarté quelques temps des terrains pour cause de blessure. Et puis, 2 jours avant la reprise, Martin est venu vers moi pour m'annoncer que je serai remplaçant.
Avez-vous pensez à quitter le Lausanne-Sport?
C'est clair que dans un premier temps je me suis dit "à quoi ça sert de rester?". Et puis j'ai vu que je n'étais pas si loin de son niveau, même si nos styles de jeu sont très différents. J'ai donc décidé de m'accrocher.
Avez-vous eu des offres d'autres clubs?
J'ai eu quelques contacts avec Lugano, mais rien de concret. J'ai encore deux ans de contrat à Lausanne et partir pour partir ne sert à rien. Si j'étais parti, ça aurait été pour un challenge m'apportant des garanties.
Alors que vous étiez le titulaire indiscutable depuis six ans et faisiez partie des leaders de l'équipe, vous voilà sur le banc. Votre implication a-t-elle pour autant changé?
C'est clair que c'est différent maintenant. Je ne suis pas moins investi, mais j'ai moins de poids. Je suis donc un peu plus en retrait. C'est un peu le cas de tous les anciens, que ce soit Katz, Pasche ou Roux, qui jouent moins, mais aussi de certains titulaires qui perdent en influence puisqu'ils se retrouvent avec des gars plus "expérimentés" à leurs côtés.
Justement, quelle est l'ambiance cette année dans le vestiaire du LS?
Elle reste bonne, même si les défaites n'aident pas. Les nouveaux s'intègrent petit à petit.
Et votre relation avec Fabio Coltorti?
Je m'entends bien avec lui. Il ne peut rien à ce qui m'arrive. Si je dois en vouloir à quelqu'un, ce n'est pas à lui.
Le voyez-vous en dehors des entraînements?
Je n'ai pas vraiment le temps de voir mes coéquipiers en dehors des entraînements, puisque je travaille quelques après-midis par semaine comme employé de commerce dans un bureau d'architecte.
Concilier football d'élite et activité professionnelle: une nécessité pour vous?
J'ai toujours gardé un pied dans le monde professionnel. J'ai trouvé mon équilibre comme ça et cela me permet de me changer les idées. Un bien dans le contexte actuel (sourire).
Jusqu'à quand vous voyez-vous footballeur professionnel?
Je ne sais pas. Comme je vous le disais, il me reste deux ans de contrat. Je ne suis pas le genre de gars qui va courir les clubs pour en trouver un, mais je n'ai pas envie d'arrêter pour l'instant. Je sais toutefois qu'un jours je finirai par jouer au niveau régional, à Echallens ou Saint-Barthélémy, les clubs de mes débuts.
Quel est votre positionnement par rapport au foot?
Je n'ai ni Canal+, ni Bluewin et ne me déplacerais pas pour un Bolton-Blackburn. Je suis toutefois les gros matches et les news relatives au football. Mes amis font tous du foot, mais je ne les ai pas connus par ce biais là. Et puis je travaille. Le rythme entraînements - playstation n'est pas fait pour moi!
* Anthony Favre avait déjà connu une titularisation en LNA, c'était en automne 2002, avec le Servette FC à l'Allmend de Lucerne.
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