Sion avait encore faim

LA CHRONIQUE DE CC Trois jours après sa qualification pour la finale de la Coupe de Suisse, la bande à Roussey s'est offert le scalp du leader bâlois. Et avec la manière.

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L'euphorie de la Coupe a été digérée. Auteur d'un match sérieux, le FC Sion a peut-être réalisé sa meilleure prestation de l'exercice. En première mi-temps du moins. Une défense en place, des sorties de zone plus que propres et une bonne dose de réalisme pour une avance confortable de deux buts à l'heure du thé. Le tout grâce à Prijovic et Sio, sans oublier l'involontaire complicité de Sommer, auteur d'une glissade digne d'un Stéphane Lambiel réceptionnant son triple axel sur l'ouverture du score, et le coup de main généreux du défenseur bâlois Abraham, complètement hors du coup et remplacé à la mi-temps.

En seconde période, Prijovic, insolent de réussite, mettait les siens définitivement à l'abri de la rotule après une partie de ping-pong avec Sommer. Fickentscher, impeccable dans ses cages, faisait ensuite le reste. Un blanchissage bien mérité pour un gardien au format LNA. Le verra-t-on plus souvent sur les terrains l'an prochain? Ou, autrement dit, Vanins aurait-il accepté de prolonger (et donc d'augmenter sa valeur en cas de transfert) pour mieux s'en aller cet été? S'il n'a pas la mémoire des chiffres, CC n'en garde pas moins son instinct de promoteur-businessman-président-commerçant. Rassuré par le présence d'une alternative de qualité et plus que jamais conscient de la valeur marchande de son portier letton, Constantin pourrait bien être tenté d'en tirer un bon prix. Affaire à suivre...

Face au 4-4-2 rhénan, Laurent Roussey avait choisi de changer de système afin de mieux bloquer le leader de Super League. Un 3-5-2 (ou un 5-3-2, c'est selon) emmené par un Giovanni Sio très remuant sur le front de l'attaque. Avec un Prijovic en réussite, cela a fait très mal. Milieux très réculés (ou latéraux, l'appellation semble plus correcte), Ogararu et Elmer se sont chargés de bloquer les couloirs alors que Buehler, Vanczak et Dingsdag ont effectué leur travail habituel dans l'axe défensif en gagnant un maximum de duels et assurant une relance propre.

Si une équipe type semble difficile à dégager au vu des nombreux changements de composition proposés par Laurent Roussey depuis son arrivée, celle d'hier a fonctionné à merveille. La classe de Serey Dié, le sérieux de Sauthier ainsi que la roublardise d'Obradovic n'ont laissé aucune chance à l'entre-jeu bâlois, bien aidés par une paire Huggel-Yapi un ton en-dessous. De plus, Frei et Streller n'ont pas été en réussite. Maladroite quelques fois, se heurtant le plus souvent à un Fickentscher royal, la paire d'attaquants rhénane ne s'est pas montrée des plus efficaces. Tout le contraire d'un FC Sion en plein bourre devant et en réussite derrière, à l'image d'un corner repoussé sur sa ligne par Zambrella.

Un Zambrella d'ailleurs excellent dans son entrée en jeu au cours de la seconde période. Tout comme Rodrigo. Au milieu, Laurent Roussey dispose de plusieurs choix, l'effectif étant riche dans cette zone de jeu. Songez encore à Yoda (blessé dimanche) ou à Elmer (si ses consignes sont plus offensives) et les côtés sont également bien garnis. Même Prijovic, pourtant beaucoup critiqué, a sorti une perf' de choix. Décidé dans ses appels et auteur d'un doublé teinté de réussite, le numéro 9 sédunois a fait taire ses détracteurs hier après-midi. Pour combien de temps? Bonne question. Son association avec Sio aux avant-postes a en tout cas fait des étincelles et semble prometteuse. A confirmer. Chatton, entré en cours de jeu, a lui confirmé être encore un peu léger. L'ancien biennois court toujours après son premier but en Super League. Hier il s'en est approché, mais a gâché une belle offrande de Sommer. Reste que CC ne doit pas se leurrer: un attaquant  qui claque sa vingtaine de pions par saison serait le bienvenu l'été prochaine à Tourbillon. Et gare à l'erreur de casting.