Monthey prend les commandes

FOOT REGIO Victorieux du FC Sierre ce week-end (2-1), Monthey a  pris la tête du classement  du groupe 1 de 2e ligue inter à quatre journées de la fin. Quelle est la recette des succès chablaisiens? Rencontre avec Matías Mariétan, milieu de terrain du FC Monthey.

Malmenés dans le derby valaisan qui les opposait samedi au FC Sierre, les joueurs montheysans sont finalement parvenus à s'imposer en fin de rencontre. Cette nouvelle victoire, la septième consécutive (!), associée aux contre-performances de Servette M21 (défaite 1-2 à Bavois) et de Montreux (nul 1-1 à la Sarraz), propulse du même coup les hommes de Claude Mariétan en tête du classement. Auteur samedi sur pénalty de sa douzième réussite saisonnière, Matías Mariétan ne cède pas pour autant à un emballement prématuré. Le chemin vers la promotion est encore long. Entre considérations personnelles et demandes plus insidieuses visant à percer les secrets du vestiaire montheysan, le demi chablaisien a dribblé entre nos questions. Souvent avec sincérité, parfois avec une langue de bois à peine dissimulée.

Matías Mariétan, le FC Monthey vient d'enchaîner une septième victoire consécutive, avec notamment des succès de prestige à Servette et Montreux (2-0 à chaque fois). Qu'est-ce qui a changé depuis votre début de deuxième tour poussif (2 matches, 1 point)? Quelle est la recette des succès montheysans? 

Nous avons effectivement connu un début de championnat difficile et fait preuve d'un manque de maturité. Malheureusement, nous avions à mon sens  besoin de nous retrouver dos au mur pour que chacun puisse prendre ses responsabilités et se remettre en question. L'objectif du club est clair (la promotion), nous n'avions donc plus le droit à un quelconque joker.

Notre recette est à la fois simple et pourtant si difficile à atteindre: former une équipe qui avance ensemble dans la même direction, de manière intelligente et efficace.

Hormis Stade-Lausanne, cinquième, vos prochains adversaires se battent tous contre la relégation (Vevey, Versoix et Geneva). Ce calendrier paraît à votre avantage.

Je ne pense pas. Ce sont des matches "piège" que nous devrons aborder avec beaucoup de sérieux afin de ne pas nous retrouver dans la difficulté. Il nous reste quatre finales de coupe à disputer. Aujourd'hui, nous sommes notre pire adversaire. 

Montreux et Servette M21 doivent eux encore s'affronter lors de la dernière journée...

(Il nous coupe) Il reste quatre matches, c'est encore long. Prenons les choses les unes après les autres en continuant de mettre la pression sur nos deux adversaires et on fera les comptes à la fin du championnat. La montée va se jouer sur plusieurs facteurs: nos victoires - continuer notre série par un 4/4 serait l'idéal - une part de chance et les vertus sur lesquelles s'appuie le FC Monthey depuis plusieurs mois.

Justement, quelle est l'ambiance au sein du vestiaire montheysan? La présence de nombreux joueurs français est souvent controversée dans les clubs chablaisiens. Est-ce le cas à Monthey?

Elle est excellente. Quand une équipe gagne, les choses sont toujours plus faciles. Nous sommes actuellement dans notre bulle et la confiance règne au sein du groupe. C'est vrai que nous comptons quelques joueurs d'origine française. Mais ils vivent et jouent en Suisse depuis longtemps. De toute manière, quelle que soit la provenance du joueur, il se doit de tout mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs du club. S'il ne comprend pas qu'il faut respecter les consignes des entraîneurs et jouer pour l'équipe, il s'élimine tout seul.

Votre club a connu passablement de mouvements depuis l'été dernier. Était-ce une nécessité?

Je n'étais pas là les années précédentes. Je ne connaissais donc pas l'équipe, mais je crois que les résultats actuels parlent d'eux-mêmes. Quelques changements devaient être réalisés afin de rendre l'équipe plus compétitive pour atteindre les objectifs fixés par le club.

Qui sont les pions essentiels de votre équipe d'un point de vue footballistique, mais aussi de leadership?  

Chacun apporte un "plus" à sa manière, que se soit sur le terrain, par ses qualités footballistiques, ou dans le vestiaire, par la parole. Chacun est libre de s'exprimer comme il le veut et comme il le ressent pour autant que cela reste dans un état d'esprit positif. Mais je ne dévoilerai par les secrets du vestiaire, vous n'en saurez pas plus.

D'un point de vue personnel, qu'est ce que cela fait d'être entraîné par son père? Quelle est votre relation?

Quand je viens à l'entraînement, je suis un joueur comme un autre. Le fait que l'entraîneur soit aussi mon père passe au second plan. Sur le terrain, je ne le vois donc pas comme un père, mais comme mon coach. C'est clair que ce n'est pas tous les jours faciles, vis-à-vis des autres joueurs et de l'entourage du club, mais cela m'oblige à être performant et irréprochable sur le terrain.
Mon père est certainement la personne qui me connaît le mieux, aussi bien en tant que joueur que comme homme. A l'image de toutes les relations saines, la notre est basée sur la confiance et le respect mutuel. S'il n'était pas entraîneur du FC Monthey, je ne serais probablement pas revenu dans la région jouer au football. Je suis avant tout venu ici pour lui.

Après être passé dans de nombreux clubs, Monthey sera-t-il votre dernière étape?

Pour le moment je suis Montheysan jusqu'à la fin de la saison. J'ai débuté ici alors pourquoi ne pas y rester encore quelques saisons. Mais les choses évoluent si rapidement dans le sport et particulièrement dans le football...

Dans quelle optique pratiquez-vous le football actuellement?

Le football reste avant tout une passion, ma passion. Que j'évolue en deuxième ligue inter ou à un niveau plus élevé, je joue toujours pour gagner et pour l'équipe. J'aborde les matches avec le même sérieux et la même envie. Maintenant, il est clair que mes quatre dernières années ont été davantage axées sur mes études, j'ai donc forcément consacré moins de temps au football. Mais je pense que certaines choses ne se perdent jamais. Je termine mon Bachelor en économie d'entreprise dans quelques mois et n'ai pas encore 25 ans, j'aurai donc ensuite tout le temps de réfléchir à la suite de ma "carrière" professionnelle et sportive en fonction des opportunités et de mes envies.

Avec un peu de recul, que retirez-vous de ces années footballistiques, entre mauvaises expériences et grands souvenirs?

Je retire à chaque fois des leçons de mes quelques expériences, mais je reste avec un sentiment inachevé: celui de n'avoir jamais atteint l'échelon supérieur et de ne pas avoir pu m'y imposer. 

J'ai eu la chance d'être formé au FC Sion et surtout au Grasshopper Club Zürich ou encore d'effectuer toutes les équipes nationales suisses juniors. A l'époque où j'ai quitté Sion, chaque joueur du Centre de formation avait reçu une lettre de M. Kadji nous annonçant la faillite du club et nous laissant libres. En tant que jeune valaisan et formé au club, j'aurais pourtant rêvé de porter les couleurs du FC Sion avec la première équipe. J'ai préféré partir à Zürich où, au bout de presque 5 ans, on ne m'a jamais donné ma chance en première équipe, si ce n'est lors de quelques entraînements. Je me suis ensuite retrouvé à Servette. Mais quelques semaines après ma venue, le club tombait en faillite. 

Être là au bon moment n'est pas un don donné à tout le monde! J'ai finalement fait un choix: celui de me consacrer à mes études et jouer à un niveau inférieur où j'ai pu prendre et prends toujours énormément de plaisir, comme avec le Stade Nyonnais ou encore ici au FC Monthey. Des clubs familiaux où se retrouvent plusieurs joueurs avec des situations similaires à la mienne.

Les 4 dernières journées

Samedi 21 mai: Versoix-Monthey, Montreux-Signal Bernex (18h)
Dimanche 22 mai: Servette M21-Bex

Samedi 28 mai: Monthey-Stade-Lausanne (17h30), Orbe-Montreux
Dimanche 29 mai: La Sarraz-Servette M21

Samedi 4 juin: Geneva-Monthey, Perly-Montreux, Servette M21-Signal Bernex

Samedi 11 juin: Monthey-Vevey (16h), Montreux-Servette M21 (16h)

Le classement