GRAND FORMAT Quand les deux équipes qui pratiquent le plus beau foot au monde s'affrontent, ça donne ça: des buts, des occasions à la pelle, peu de fautes et beaucoup de spectacle pour un match de folie. Même Eboué a été bon, c'est dire!
Comme des malades mentaux, les mini-Gunners d'Arsène Wenger avaient décidé d'aborder ce match la fleur au fusil! Jouant le hors-jeu super haut, Djourou & Cie prenaient le parti de ne pas laisser le jeu au Barça en même temps qu'ils s'exposaient au risque de se faire transpercer dans le dos. Et ça n'a pas manqué. Messi plaçait la première banderille, mais Scezny (merde, sais plus comment ça s'écrit!) jouait à merveille, maintenant son presque double mètre le plus longtemps possible en opposition. Résultat: après avoir attendu, temporisé puis patienté encore, le lutin argentin plaçait une frappe croisée qui passait à un demi cheveu du poteau. Avertissement sans frais.
La première poule qui parle a fait l'oeuf
Quelques minutes plus tard, rebelote, mais cette fois-ci Villa s'en allait tromper le portier polonais sans trembler. On notera au passage qu'Eboué n'est pas en cause sur cette action, mais que c'est bel et bien Clichy qui n'a toujours pas pigé les subtilités de l'alignement défensif. Si pour les pets le diction dit que c'est toujours la première poule qui parle qui à pondu l'oeuf, adapté au football cela donne plutôt un truc genre: c'est toujours le premier connard qui lève le bras qui coupe le hors-jeu! Le cas Clichy confirme cette nouvelle règle puisque le latéral français (on refusera pour lui l'appellation de défenseur!) affiche clairement le meilleur temps de réaction au moment de hisser son bras en l'air et ouvrir sa grande. Si seulement il avait été aussi vif pour suivre Villa ou se mettre à la même hauteur que le reste des siens!
Changements décisifs...
L'ouverture du score Blaugrana était méritée à ce moment de la partie, tant les barcelonais paraissaient supérieurs. Le retour des vestiaires après une cup of tea revigorante changeait la donne. Jusque là très intermittent dans ses offensive (manière de dire poliment que l'équipe subissait beaucoup), Arsenal gagnait en conviction. Sans toutefois convertir en occasions ces bonnes intentions. Jusqu'au moment où les deux entraîneurs décidaient conjointement d'apporter un premier changement. Pensant probablement mieux gérer les événements, Guardiola décidait de sortir Villa pour faire entrer... qui déjà? Ah oui, Keita, mais on ne l'a pas vu! Sur ce coup, tout laisse à penser que le technicien espagnol devait être enrhumé! Wenger voyait lui nettement plus juste. Arshavin remplaçait un Alex Song, déjà averti et très agressif, qui n'aurait de toute manière pas fini le match sur le terrain. Arshavin prenait place sur le couloir gauche, permettant ainsi à Nasri - qui commençait au passage à en irriter plus d'un avec ses crochets de l'extérieur du droit pour revenir dans le terrain faire une passe en retrait - de se placer dans l'axe.
Valdès aussi
Mieux disposé, avec un Wilshere énorme à mi-terrain, Arsenal continuait patiemment à placer ses banderilles. Le danger se précisait, mais ne semblait pas imminent pour un Barça certes plus replié qu'à l'accoutumée, mais pas forcément à l'agonie non plus. Il aura en fait fallu attendre que Valdes fasse valoir son sens de l'anticipation pour assister à l'égalisation londonienne. Sans angle, Van Persie décidait d'ignorer ses coéquipiers placés au centre pour expédier une mine au premier poteau. Rappelant l'Emirates au bon souvenir d'un certain Almunia (sur le banc d'ailleurs), Valdes capitulait comme dans ses pires années. Les frères et soeurs de Robin ont parait-il apprécié. Ah non, il n'en a pas! Dans l'euphorie ambiante, Arshavin profitait même d'une offrande géniale de Samir Nasri (dans pareille situation, j'en connais un qui aurait tiré!) pour doubler la mise et permettre aux Gunners de s'offrir un succès de prestige.
Suffisant?
Au-delà de ce match qui aura ravi les puriste, une question: le Barça était-il dans un moins bon soir ou le mérite en revient-il à Arsenal? Survoltés par un douzième homme plus présent que jamais (on ne parle pas de l'arbitre, si jamais), les jeunes pouces d'Arsène Wenger ont été très forts, à l'image de l'improbable charnière central Djourou - Koscielny qui aura finalement tenu la route. Dans l'ensemble, tous les Gunners auront été bons. S'il ne fallait en désigner qu'un, Wilshere serait probablement l'heureux élu. Révélation de cette année, le jeune gaucher anglais a été juste époustouflant.
Côté Blaugrana, à force de facilité, les joueurs ont semblé surpris de devoir faire face à une opposition. Pedro effacé, Messi moins en évidence que d'habitude (il n'a encore jamais marqué sur un terrain anglais) et Villa sorti après 67 minutes de jeu, l'attaque catalane a semblé souffrir face à la saine agressivité des Londoniens. Alors que les Gunners paraissaient jouer le match de leur vie, les Catalans semblaient presque aussi motivés dans leur passe à dix qu'au moment de gérer quatre buts d'avance contre Alicante. Ils sont maintenant prévenus. Dans trois semaines, au Camp Nou, leur attitude ne sera probablement pas aussi désinvolte. La courte avance de Fabregas et ses équipiers sera-t-elle suffisante? Poser la question revient presque à y répondre.
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