HUMEUR C'est vrai, la Ligue 1 en ramasse plein les dents sur ce blog. Mais qu'elle le mérite, tant ce championnat peine à déchaîner les passions depuis quelques années. Qu'il semble loin le temps où Weah, Rai, Ronaldinho ou encore Juninho faisaient briller l'hexagone.
Exit donc les Weah, Rai, Ronaldinho, Drogba et Juninho. Plus récemment les Niang, Nasri, Ben Arfa et Benzema. Ces joueurs capables d'éblouir un match par leur talent, d'enflammer le public de gestes techniques dont ils ont le secret. Les artistes du ballon rond ont disparu. Certes, il y a aujourd'hui Néné (PSG), Hazard (Lille), Payet (St-Etienne), Gourcuff (OL) ou encore Lucho Gonzales (OM). Mais il faut admettre que la Ligue 1 a perdu de son charme et de son attraction. L'exemple typique? Un OM incapable d'enrôler un joueur de talent étranger lors du mercato d'été dernier. Financièrement parlant, les clubs de l'hexagone ne peuvent rivaliser avec les quatre autres championnats majeurs d'Europe. La solution? Recruter à l'intérieur des terres (Gignac et Rémy pour l'OM, Briand et Gourcuff pour l'OL), un phénomène qui ne fait pas forcément les affaires de l'acheteur car il faut l'admettre, ces joueurs n'ont pas de classe internationale. Un phénomène qui ne fait, également, qu'affaiblir les clubs vendeurs, pillés par les Lyon ou Marseille.
Mais ce n'est pas tout. Le plus difficile pour un club français aujourd'hui? Maintenir ses meilleurs joueurs dans le pays. Car l'Angleterre, l'Italie ou l'Espagne font rêver et offrent un attrait financier avec lequel les clubs tricolores ne peuvent rivaliser. Si il y a plusieurs années, la France pouvait voir évoluer des stars internationales, elle doit se contenter, aujourd'hui de les voir éclore chez elle pour ensuite mieux les laisser partir à l'étranger. En ayant conscience de ces phénomènes, il n'est dès lors pas difficile de comprendre la chute de Bordeaux (Gourcuff à Lyon et Chamakh à Arsenal, des recrues incapables de les remplacer) ou encore le démarrage difficile de l'OM (Niang en Turquie, Gignac et Rémy décevants). En résumé, les meilleurs s'en vont et les remplacer devient de plus en plus difficile.
Alors au final, Bordeaux traine en 10ème position et les Olympiques sont au pied du podium. Les petites équipes profitent pour faire leur trou, grapiller des points face à des ténors affaiblis, à l'instar de St-Etienne ou Brest en début de saison. A la place des meilleurs de l'an dernier, on trouve actuellement du nouveau (Rennes, 3ème), du renouveau (PSG, 2ème) et de la constance (Lille, 1er). Mais pour combien de temps? Six mois au moins, et peut-être bien six mois au maximum. Car il faut s'y attendre, M'Villa (Rennes), Néné (PSG) et Hazard (Lille) ne vont pas trainer très longtemps en France. Et leurs clubs respectifs ne pourront rien face aux offres impossibles à refuser venant de l'étranger. Ou de Lyon et Marseille, en rade et en quête de talent. C'est la loi du business, celle qui régit le football depuis quelques années.
Sur les onze Français titulaires face à l'Angleterre lors du dernier match international tricolore à Wembley, seuls cinq joueurs évoluent encore en France (Lloris, Rami, Gourcuff, M'Villa, Valbuena). Rami a déjà signé à Valence dès juin prochain, M'Villa va certainement suivre le chemin de l'étranger et les autres sont Lyonnais ou Marseillais. Pour le moment!
La Ligue 1, ce n'est donc plus ce que c'était. Les stars n'existent plus, le talent en éclosion s'apprête à partir et des joueurs moyens les remplaceront. Voilà pourquoi, depuis quelques années, on se fait chier devant le match du dimanche soir sur Canal Plus. Ce qu'on attend impatiemment n'est plus la reprise de fin août mais bien le début du mercato en juin. Pour voir où vont partir Néné, Payet, M'Villa et Hazard. Et aussi pour voir quelles pommes les suppléeront!
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