FOOT PRO Une équipe attractive et prestigieuse ou un club contre lequel les chances de se qualifier sont plus grandes? Telle est la question.
Vendredi, au siège de l’UEFA à Nyon, les représentants des seize clubs qualifiés pour les 1/8 de finales de la Ligue des Champions avaient rendez-vous avec le traditionnel tirage au sort de la phase finale de la compétition. Qu’ils soient des anciennes stars du ballon rond – comme Luis Figo (Inter Milan), Emilio Butragueno (Real Madrid) et Rui Costa (Benfica) – ou des dirigeants de club populaires tels que Jean-Michel Aulas et _Bernard Lacombe (Lyon), les représentants des clubs présents attendaient avec impatience les résultats de la main de Paul Breitner, ancien joueur allemand et ambassadeur de la finale de Munich, en mai prochain. Alors Messieurs, c’est quoi un bon tirage?
Eviter les petits clubs
Pour l’Olympique Lyonnais et Bernard Lacombe, «il n’y en a pas. Nous voulons cependant éviter de tirer un petit club, c’est trop dangereux de nos jours. On l’a vu avec le FC Bâle face à Manchester United. Certaines fois, on pense que le tirage est bon, mais ce n’est pas le cas», lâchait ce dernier à quelques minutes du début des festivités. Sous les yeux de Gianni Infantino, secrétaire général de l’UEFA, Paul Breitner offre l’APOEL Nicosie au club français. «Je n’en pense rien, je ne connais pas du tout ce club», réagira ensuite Lacombe, évoquant que, pour remplir le stade, il faudra baisser le prix des billets...
Manière de fonctionner relayée par Bernhard Heusler, vice-président du FC Bâle. «Si nous avions tiré Nicosie, nous aurions effectué une réduction sur le prix que nous avons fixé.» Héritant du Bayern Munich, le dirigeant bâlois se montrera ensuite optimiste. «C’est un très bon tirage car nous avons de bonnes relations avec ce club prestigieux. De plus, il y a beaucoup de ferveur pour le Bayern dans notre région. La proximité de cette ville nous permettra d’avoir beaucoup de supporters bâlois lors du match retour à Munich. Et ça, c’est un plus.»
Venir à bout des grands
Du côté de Barcelone, tenant du titre, on se montre dans un premier temps plutôt général: «Un bon tirage, c’est battre notre adversaire. En 1/8 de finale, il n’y a plus de petites équipes», expliquait Josep Bartomeu. Au Barça, on craint cependant certains déplacements: «Ce que nous voulons éviter, c’est un trop grand voyage ou une rencontre en Russie au mois de février sur la neige.»
Si certains évoquent leurs préférences, d’autres – plus ambitieux – savent que, de toute manière, il faudra venir à bout des plus grands s’ils veulent soulever la «coupe aux grandes oreilles», le 19 mai à Munich. «Les résultats de l’urne font la beauté de la Ligue des Champions, avec des chocs entre gros clubs ou des surprises envisageables. Ce qui est génial ici, c’est que tout le monde pense qu’il va passer au tour suivant. Un bon tirage pour l’UEFA? Que tout se passe bien et que les gens _soient heureux», lançait Gianni _Infantino, secrétaire général de l’UEFA.
L’envers du décor
Derrière tous ces invités prestigieux grouillait également une foule de journalistes et techniciens divers, pour la presse écrite, la radio et la télévision, venus de partout en Europe. Tous agités, courant de gauche à droite pour récolter une intervention. Ainsi Jean-Luc, correspondant lyonnais pour la radio française «Europe 1». C’est quoi un bon tirage pour vous? «Pour moi, c’est envoyer rapidement une première intervention pour le journal de 13 heures (ndlr: il était alors 12h35). Ce qui est important, c’est d’avoir Jean-Michel _Aulas. Ensuite, c’est bon.» Jean-Michel Aulas justement, président de l’Olympique Lyonnais, ne savait plus où donner de la tête. Tout juste le temps de glisser: «Combien d’interviews je donne en général suite à un tirage au sort? Une bonne quarantaine. Et ensuite je file à Lyon, et là, tout recommence», lâchait-il avant d’aller répondre à la télévision Al-Jazeera.
Surmené, le présentateur de la chaîne qatari Abdel Afiri a trouvé tout de même deux minutes pour répondre. «Pour ma part, c’est la première fois que je viens à Nyon. Je vis en Hollande, et je repars aussitôt le travail fini.» Le présentateur découvrait les joies du gratin européen du football, lui dont la chaîne _Al-Jazeera vient d’acquérir les droits de diffusion de la compétition phare pour la saison prochaine.
Un peu plus loin, deux journalistes radios filaient à la salle de presse pour envoyer les premières interviews. Jordi, pour la radio catalane «Rac 1» aurait préféré que le Barça affronte Napoli, «ça aurait été plus intéressant. Là, Leverkusen, c’est trop facile.» Mais aussitôt il replongeait dans son travail, comme son collègue de l’autre chaîne «Radio Catalunya». Les deux, venus le matin, repartiront dans l’après-midi pour l’Espagne.
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