HUMEUR En Suisse, tous les clubs francophones ont marqué des points ce week-end. Cela vaut bien un coup de chapeau. Par contre, la situation de ces quatre formations laisse craindre le pire pour certains...
Si le FC Sion avait ramené un bon point de Zurich (1-1) samedi soir – malgré une ouverture du score zurichoise entachée d'un hors-jeu flagrant – Neuchâtel Xamax en a fait de même hier face au leader bâlois. En espérant que cette partie ne soit pas la dernière de Xamax en Super League – cela devait par contre certainement être l'ultime de Kalu Uche à La Maladière vu ses adieux lors de sa sortie – il est nécessaire de saluer la performance des Neuchâtelois face aux hommes d'Heiko Vogel qui avait décidé d'effectuer un turnover légitime après la brillante qualification de mercredi face à ManU. Supérieure aux Rhénans durant la première période – marquée par trois occasions signées Arizmendi de la tête, Wuethrich de deux frappes – la formation de Victor Munoz a, ensuite, cédé après l'expulsion de Besle (53e), pour deux jaunes récoltés en moins de 7 minutes (!). Streller en a profité pour ouvrir le score avant que Dampha n'égalise – 4 minutes plus tard – pour Xamax. Servette, grâce à des réussites d'Eudis ("Merci Dieu, je t'aime" floqué sur son t-shirt) et De Azevedo a pour sa part pris la mesure de Lucerne (1-2) alors que le LS s'est imposé devant GC (2-1), buts de Negrao et Marin.
Le compte y est, 8 points (sur les 12 possibles) pour les quatre clubs romands. Un excellent score. Reste que pour certains, l'avenir est teinté de noir. Tour d'horizon.
Lausanne-Sport:
Le LS a certes gagné, il reste cependant scotché à sa position de lanterne rouge. Les Vaudois – qui comptent 8 points de retard sur GC (9e) et 10 sur Zurich (9e) – passeront l'hiver en nette position de relégable. Si les joueurs y croient – c'est en tout cas ce qu'ils lâchent dans la presse – difficile de penser qu'ils réaliseront le même second tour que l'an dernier où ils avaient remonté un déficit de 12 points pour décrocher la promotion, avec la complicité d'un Lugano hors-sujet. Ses adversaires directs, si on lorgne le classement actuel, se nomment GC, Zurich ou Thoune. La jeunesse des hommes de Ciriaco Sforza pourrait être la seule formation rattrapable pour Lausanne. Le hic, c'est qu'il en faut un deuxième pour éviter un barrage de tous les dangers face à Bellinzone, Aarau, Chiasso ou Lugano. On voit mal les hommes de Rueda réaliser une seconde partie de championnat ponctuée d'un bilan supérieur de 11 unités au FCZ... Le LS relégué, c'est déjà presque fait! Et les dirigeants peuvent s'en mordre les doigts, leur gestion catastrophique de l'effectif vaudois – lors du mercato estival – y est pour beaucoup.
FC Sion:
Les Valaisans ont réalisé leur meilleur premier tour depuis très longtemps, le bouclant à une honorable troisième place, à 7 points du leader bâlois. Si le club sédunois a vécu énormément de soucis durant cette première partie de championnat, il conservera au moins les points acquis jusque-là. Si Christian Constantin – avec deux licences étrangères dans les mains et six recrues estivales prêtes à se lancer – veut renforcer son équipe, il faudra voir ce que l'UEFA ainsi que la FIFA réservent à son club. Le verdict du TAS – au sujet de la réintégration ou non du FC Sion en Europa League – devrait donner les premières pistes. Reste que la sanction d'interdiction de recruter pourrait s'alourdir et s'étaler sur plusieurs périodes de transfert. Affaire à suivre...
Neuchâtel Xamax:
Depuis son arrivée à la tête du club, Bulat Chagaev a beaucoup fait parler de lui, en mal. Il a certes monté une équipe compétitive, la provenance de ses fonds reste pour le moins lugubre. Dernier épisode en date, le transfert de Kalu Uche, dont le million d'indemnité n'aurait toujours pas été versé au club espagnol d'Almeria. Les salaires de novembre sont, eux, semble-t-il toujours attendus. Le match face à Bâle était peut-être le dernier des Xamaxiens en Super League... Là encore, l'affaire est à suivre. Bulat Chagaev: un homme fortuné et honnête? Cela parait loin d'être le cas.
Servette FC:
Un coach respecté et aimé licencié et c'est tout le kop qui monte au front. Mais les soucis du SFC ne sont pas sportifs, ils sont financiers. Les salaires de novembre n'ont, à Genève non plus, pas encore été versés. La fortune de Pishyar? Apparemment de la poudre aux yeux! Il n'y aurait donc pas que Neuchâtel qui connaisse des problèmes financiers plutôt alarmants en Suisse Romande. Mais à Genève, le modèle est tout autre. Certains partenaires ou sponsors réclameraient de l'argent aux dirigeants servettiens, de l'argent qui leur est dû mais qui ne tombe pas. Faute de moyens? Mieux encore, lorsque certaines personnes ne font pas bien leur travail au sein du club, elles ne seraient pas payées, que ce soient des joueurs ou des intendants. Une bonne excuse pour cacher le manque de ressources financières des dirigeants...
Le foot romand se targuait haut et fort d'avoir quatre représentants de sa région en Super League pour la saison 2011-2012. En janvier déjà, il pourrait n'y en avoir plus que trois, voire deux. L'été prochain, Lausanne devrait subir une relégation, il ne resterait alors que le FC Sion dont la fortune de son propriétaire se monterait à 230 millions de francs. Non, le foot romand ne va pas bien, et le pire est à craindre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire