"Pas le même maillot, mais la même passion", paraît-il. C'est en tout cas le slogan d'un spot publicitaire français pas si lointain vantant les mérites de l'ingrat labeur d'arbitre. Tous les amateurs de la grand-messe du dimanche matin sur TF1 s'en rappellent probablement. En Suisse, pas de grande campagne de recrutement, même si la situation sur le front des arbitres n'est guère plus reluisante. Dans un univers du foot pourri par le vice et où tout va de plus en plus vite, trop parfois, l'incompétence des hommes en noir est criarde, souvent grossière. Mais peut-on vraiment leur en vouloir? Encore amateurs, pas toujours aidés par des assistants qui peinent souvent à voir plus loin que le bout de leur drapeau et franchement handicapés par le caractère figé et ultra-conservateur du front anti-vidéo de la FIFA et de l'UEFA, les arbitres disposent de circonstances atténuantes.
Plusieurs crans en dessous, quelques kilomètres/heure moins vite: les ligues inférieures. Des erreurs techniques à la pelle, des mauvais rebonds à foison et, pour compléter le tableau, des arbitres presque aussi mobiles que l'ancien sédunois Pinto durant ses années au FC Bagnes. Penalty imaginé, hors-jeu de deux mètres oublié, le tout saupoudré d'une petite dose d'insolence: l'homme en noir du foot régional est à prendre un peu comme l'humour de Stéphane Guillon: au 2e degré. Mais la légèreté n'a malheureusement pas sa place dans un monde où même les juniors D sont nourris au biberon de la gagne. Incapable de se rappeler de sa passe ratée, le latéral surexcité ira s'en prendre à l'arbitre pour un accrochage non sifflé. Pas foutu de jongler jusqu'à trois, le supporter aviné lui postillonnera toute sa bêtise à la tronche à la sortie du terrain. Mais sans arbitre, aussi incompétent soit il, pas de foot. Qui veut bien prendre le sifflet? Personne?! Alors respect, après tout, l'erreur est humaine.
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