HUMEUR Dans un stade de Wembley garni de 10'000 «rot und weiss», la Suisse, sans les détestables Frei et Streller, réalise un exploit. Elle aurait même pu s’imposer dans les arrêts de jeu. La qualification pour l’Euro 2012 demeure par contre toujours de l’ordre du miracle.
Un match ouvert
Les hymnes nationaux sont à peine terminés lorsque Benaglio doit s’interposer sur une tête de Bent, en embuscade au deuxième poteau. On joue alors la 2e minute de jeu, et la Nati semble encore timorée par l’ambiance échaudée de Wembley. Cette action anglaise a en fait agi comme un détonateur, la Suisse se mettant dès lors à jouer, et de quelle manière : dédoublements sur la gauche entre Ziegler et Barnetta, jeu en déviation de Xhaka, et mainmise d’Inler sur le milieu de terrain dictaient le rythme de ce milieu de première mi-temps. C’est durant cette bonne période que Barnetta, de deux coups de pattes aussi chanceux que malicieux concrétise une légère domination helvétique.
Malheureusement, le pauvre Djourou, pas dans ses baskets hier soir, allait commencer son festival : penalty inutile sur son coéquipier Wilshere transformé par Lampard à la 39e, nouvelle faute sur Walcott qui aurait dû coûter un penalty et l’expulsion du maladroit défenseur au début de la deuxième mi-temps et mauvaise appréciation sur une passe en profondeur dont Bent ne profita heureusement pas à la 64ème. Ce même Darren Bent aurait pu être la « Bent noire » des suisses s’il n’avait pas ajusté le 3e anneau alors que le but de Benaglio était déserté (72e). Entre temps, le « jeune » Ashley Young, entré à la mi-temps par Fabien Chapelle, avait égalisé (54e minute).
La fin de match restait ouverte, les anglais, plus tranchants, étant toutefois plus proche de marquer que les suisses. Dans ce match ouvert, les deux équipes auraient pu prétendre l’emporter sans que l’on parle de scandale ou d’escroquerie.
Une Suisse joueuse
Ce que l’on retiendra de ce match nul, c’est que la Suisse est capable de faire un résultat contre une grosse équipe, sans forcément déjouer comme elle l’avait fait contre l’Espagne. Avec un milieu à cinq très technique et mobile, la Nati est parvenue à redoubler les combinaisons et à sortir les ballons proprement, réalisant même des instants de « passe à dix ». Même si les buts helvètes sont tombés sur des coups de pieds arrêtés, passablement d’actions de jeu sont à dénombrer.
La présence de latéraux capables d’attaquer et de défendre comme le sont Ziegler et Liechtsteiner à également été un plus lorsqu’il s’agissait d’apporter le surnombre. Si l’on ajoute à ça un Senderos parfait dans les duels et excellent à la relance, la suisse avait tout pour réaliser une performance, ce qu’elle a d’ailleurs fait.
Avec un centre-avant peut-être plus tueur que Prijovic, euh Derdiyok pardon, cette équipe aurait le potentiel pour accrocher les quarts de finale des grandes compétitions internationales. On n’en est malheureusement pas là puisque, à moins d’un miracle, la Suisse ne disputera pas la phase finale de l’Euro 2012.
Jeunesse lève toi
La titularisation de Xhaka au détriment de Margairaz (encore heureux, il est remplaçant à Zürich) et les entrées de Emeghara et de Mehmedi relèvent également du positif. « Otmeld » (puisque c’est à la mode de donner des surnoms débiles), tout en présentant une équipe compétitive, pense également à la Coupe du Monde brésilienne de 2014. Le jeune Xhaka, même si il a perdu quelques ballons, a fait preuve de beaucoup de simplicité et d’une vision du jeu de qualité. Admir Mehmedi et Innocent Emeghara (l’homme qui n’a jamais pris de carton de sa carrière !), même si ils n’ont pas eu beaucoup de temps pour s’exprimer, ont montré de l’envie et du culot.
Si l’on y ajoute Ben khalifa, Seferovic, Costanzo, sans oublier Shaqiri et Stocker, la relève du football suisse a un potentiel énorme.
Alors pourquoi ne pas gagner les trois prochains matches de qualif’, qui sont à notre portée (Monténegro, Pays-de-Galles, Bulgarie), tout en préparant la coupe du monde 2014 ? Et qui sait : si le Montenegro flanche, un barrage pourrait nous ouvrir les portes de l’Euro 2012.
Ps : cet article positif sur l’équipe de suisse peut voler en éclat dès la prochaine prestation de la Suisse. Un 0-1 à Bâle contre le Monténégro et ce seront tous des chèvres.
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