Au coeur des fans de Porto

GRAND FORMAT Parce qu'une finale de Ligue Europa avec les supporters portugais, ça n'a pas de prix...

Ils n’étaient pas à Dublin pour assister à la rencontre mais à Sion, à la Casa do FC Porto située sur la route des Casernes, pour soutenir, en nombre, leur club de coeur – Porto – dans une finale d’Europa League 100% portugaise. Retour sur une soirée mouvementée au coeur des fans bleus et blancs. Autant vous le dire tout de suite, les Sagres, les Super Bocks et autres bières portugaises ont coulé en quantité.

20h25: J'entre dans le centre portugais, un sécu me barre la route. "Vous êtes fan de Porto?" Je dois malheureusement mentir est lui dire que oui. Malgré moi... Il me laisse passer. Le contrôle est strict (ou pas). A la Casa do FC Porto, on craint l'arrivée de supporters du Benfica frustrés qui pourraient venir foutre la m... Mouais!

20h30: Le coup d’envoi approche, la salle se remplit peu à peu et quelques-uns s’essaient au jeu du pronostic. «Si Porto ouvre le score, Braga va prendre une claque. Sinon, cela sera un joli match» annonce Antonio, fidèle supporter des Dragons. «On va marquer très vite et gagner 4-1» poursuit son ami. L'optimisme est de mise, il n'est d'ailleurs pas très loin du melon.

20h32: Le gérant me lâche un "si Braga gagne, je serai content aussi, c'est un club portugais." Ou comment se mettre à l'abri et rendre la fin de soirée moins triste en cas de défaite. Un vrai lusitanien celui-là.

20h50: Braga et le premier à se montrer dangereux, par Custodio. Un frisson transperce la salle mais le ballon passe de peu à côté. «Hors jeu» crient les fans. A l’heure du ralenti, l’assistant de Monsieur Carballo en prend pour son grade. Quelques secondes plus tard, Porto réplique mais Hulk manque le cadre en position excentrée. «Il veut toujours jouer seul, il faut faire des passes» s’irrite un fan des Dragons. Je sens déjà que je me suis assis à côté de la mauvaise personne, il va m'analyser toutes les actions...

21h16: Silvio (Braga) cisaille Hulk mais ne reçoit qu’un simple avertissement. Les fans bleus et blancs grondent, Mario analyse: «Si l’arbitre expulse un joueur du Sporting maintenant, le match est mort. C’est pour cela qu’il ne lui donne qu’un carton jaune.» Mais bien sûr, c'est pour ça. La mi-temps approche et Falcao, d’une tête décroisée, ouvre la marque pour Porto. La salle explose et chavire dans la joie. Tous les fans présents se lèvent pour entonner l’hymne du club: «Le fils du Dragon sera champion.» On a bien sûr dû me le traduire, le portugais, c'est pas pour moi... Monsieur Carballo renvoie tout le monde aux vestiaires. «Maintenant, ça va changer car Braga va devoir se découvrir. On va encore marquer des buts», lâche un Mario tout autant optimiste que l'assemblée.

21h50: Dès la reprise, Braga se procure une énorme occasion. Un silence de cathédrale plombe l’ambiance mais Helton s’interpose. «Braga doit attaquer mais, en contre, ils vont ramasser» explique un supporter avant d’ajouter. «En plus, Braga ne sait pas remonter le score.» La seconde période ne donne pas grand chose, les fan’s craignent surtout les ballons aériens car le Sporting est «très fort de la tête». Je m'emmerde et doit me farcir les commentaires insupportables d'un docteur du foot. "Lui il le sort parce qu'il est prêté par Porto à Braga alors il fait exprès de mal jouer". L'homme est toujours aussi perspicace. Porto résiste et remporte un second trophée cette saison. La fête peut commencer,«le fils du Dragon est devenu champion.»

22h10: Ma déception est immense, pas un coup de klaxon dans les alentours. Ils ont sûrement préféré se piquer le tube dans leur jolie petite salle...