FOOT REGIO L’US Collombey-Muraz, leader invaincu en deuxième ligue, et le FC Bagnes, 4ème dans la même catégorie, s’affrontent, en fin d’après-midi (17h30), dans le cadre de la finale de la Coupe Valaisanne. Interview croisée des deux entraineurs, Nicolas Fiora (Bagnes) et David Vernaz (USCM).
L'Après match avait réuni, jeudi soir au stade d’Octodure, les deux hommes afin de les confronter à deux jours de la grande finale. Tant pour Nicolas Fiora que pour David Vernaz, ce lieu ne leur était pas inconnu. De plus, c’est là, en terrain neutre, que leurs deux équipes s’affronteront cette après-midi. Le temps de quelques photos et voici Vernaz qui envoyait une vanne au responsable du stade. « A cause de nous, tu n’auras pas congé le week-end de Pâques. N’oublies pas d’arroser le terrain ». Les deux techniciens analysent la pelouse alors que la première équipe de Martigny s’y entraine. Si Vernaz n’hésite pas à chambrer quelques têtes connues, notamment le gardien Zingg, Fiora, lui, foule le gazon. « Il est en parfait état ». La balade est terminée, place aux choses sérieuses.
Après vos parcours respectifs, vous voici en finale. J’imagine qu’un tel match est quelque chose de vraiment spécial ?
Nicolas Fiora (FC Bagnes) : C’est sûr que c’est quelque chose de spécial. On sent qu’il y a une tension qui monte plus on se rapproche du match. Les joueurs sont décidés à donner le meilleur d’eux-mêmes. Arriver en finale, pour nous, c’était pratiquement inespéré en début de saison. Nous avons joué presque tous nos matchs à domicile, mais cela n’a pas été simple. Nous aurions très bien pu être sortis en huitième de finale face à Chippis (victoire 8-7 après pénalties) et nous étions loin d’être favoris face à Conthey en demi-finale. Néanmoins, on a obtenu notre ticket pour la finale.
David Vernaz (USCM) : Ce sont des moments inoubliables, surtout quand on la gagne. Nous avons eu un parcours assez difficile en ne disputant qu’un match à la maison. La rencontre la plus difficile a été celle de Lens en demi-finale (victoire 2-3). On perdait 2-0 à la 60ème minute et nous aurions très bien pu être éliminés là mais on a été chercher cette qualification qui reste un moment magique pour tout joueur.
Si USCM fait figure de grand favori pour cette finale, le FC Bagnes, lui, sera l’outsider. Comment se sent-on dans la peau de l’un ou l’autre ?
N.F. : C’est clair que le parcours de Collombey jusqu’à présent est remarquable. C’est vraiment la meilleure équipe, supérieure à Conthey et Savièse. Le fait d’être dans la peau du deuxième, pour nous, cela ne nous met pas vraiment une grosse pression. On ne voudrait pas prendre 4-0 comme en championnat. Sur un match, on va essayer de gommer l’écart avec beaucoup d’engagement, de volonté et de discipline. L’essentiel sera de ne rien regretter. On va « aller à la mine », sans complexe. Au niveau de l’état d’esprit, on sera au top.
D.V. : Ca peut être dangereux dans le sens où les joueurs pourraient prendre ce match en se disant que, de toute façon, ça va passer. Toute la semaine, j’ai eu le même discours : attention à Bagnes, c’est la deuxième meilleure attaque du championnat derrière nous. Ils ont des joueurs dangereux qui savent jouer au foot. Dans ce genre de rencontre, on part à 50-50. Il y a des émotions, une pression et des faits de match à gérer. Mais cela devrait être une finale attractive au vu des deux équipes et de leurs puissances offensives.
USCM aura-il un avantage, au niveau de l’expérience, dans le sens où les joueurs ont déjà vécu une telle finale l’an-dernier face à Vernayaz (victoire 2-0) ?
N.F. : Oui, je pense que le fait d’avoir gagné, pour certains joueurs d’USCM, plusieurs coupes, d’avoir participé à la Coupe Suisse est un avantage. Et cela doit les motiver d’autant plus à revivre des moments comme ça. Maintenant, nous aussi on veut rêver.
D.V. : Oui, c’est une petite expérience en plus parce que l’année passée j’avais des joueurs très tendus. On avait plus que la Coupe car en championnat, on était plus dans le coup. Et cette année, c’est différent. On joue une deuxième ligue et pas une quatrième ligue en finale. Cela paraitrait plus normal de perdre contre une équipe de même ligue que nous. Alors que si on avait perdu face à Vernayaz, on aurait été la risée de tout le Chablais. Mais pour en revenir à la question, oui c’est un avantage. Les émotions seront peut-être plus faciles à gérer pour nous.
Gagner la Coupe Valaisanne ouvre les portes de la Coupe Suisse. Si USCM l’a vécu cette année face à YB (défaite 2-5), Bagnes, lui, peut aussi en rêver ?
N.F : Je pense que pour les joueurs c’est un rêve. Mais ce qui est étonnant, c’est que dans le vestiaire, ça ne discute pas plus loin que la finale de coupe. Les gars veulent gagner ce titre mais après, c’est un peu l’inconnue. Pour nous, c’est un pas après l’autre. Je n’ai jamais entendu mes joueurs parler de Coupe Suisse à l’entrainement.
D.V. : C’est quelque chose de magique. Quand certains joueurs m’en parlent aujourd’hui, ils sont encore euphoriques. Quand on est devant le tirage sur internet, qu’on est déçu de choper Courtételle (2ème ligue inter) mais que finalement on les bat (4-0) pour ensuite pouvoir défier YB… Déjà gagner la Coupe valaisanne, c’est magique. Mais après, quand on a encore le petit sucre et qu’on a la chance de jouer un club de Super League, pour les joueurs c’est extraordinaire.
Un pronostic ?
N.F. : USCM – Bagnes 0-1. Mais je ne te donne pas le nom du buteur… (rires)
D.V. : Moi je dis 2-1 pour l’USCM.
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