Pourquoi l'équipe suisse Nati-re plus

HUMEUR Après le superbe 0-0 de la Suisse en Bulgarie (que j'avoue avoir judicieusement esquivé), tout le monde est unanimement tombé sur Ottmar Hitzfeld. En oubliant de pointer du doigt les vrais problèmes de cette Nati millésime piquette.

Le bilan du Gottmar déchu est certes peu reluisant, avec une défaite contre le Luxembourg, une incapacité à marquer contre le Chili et surtout le Honduras synonyme d'élimination au premier tour de la Coupe du Monde sud-africaine et une probable non qualification pour l'Euro polo-ukrainien, il n'en demeure pas moins que les véritables raisons du naufrage helvétique sont à chercher ailleurs. Comme par exemple dans...

...Un Calcio surfait dont les équipes les plus moyennes regorgent d'internationaux helvétiques. La Sampdoria de Ziegler? 16e. Le Chievo de Gelson? 13e. Le Cesena de Von Bergen? 17e. Le Brescia de Berardi? 19e! Vous en voulez encore? Alors gardez un œil sur la Fiorentina de Behrami (10e) ou la Lazio de Lichtsteiner qui recule dangereusement pour se retrouver actuellement au 5e rang. En fait, seul Inler joue un rôle majeur dans une équipe de seconde zone qui joue les surprises en 2011, l'Udinese. Peu, surtout lorsqu'on sait que la Serie A italienne est en cruelle perte de vitesse et ne compte plus que l'Inter comme représentant dans les compétitions européennes. Conclusion: les joueurs suisses n'ont rien des stars que leur exil étranger pourrait suggérer. Et hormis Djourou cette année ou Benaglio un temps courtisé par le Bayern, aucun des internationaux helvétiques n'a véritablement prouvé quelque chose au haut niveau européen!

...Une vieille génération qui fait de la résistance et ne semble pas très appréciée par les nouveaux venus. Voir la moue de Derdiyok quand Frei lui fait une remarque ou entendre en "off" les remarques de certains internationaux au sujet de leur coéquipiers suffit à cerner l'ampleur de la mauvaise ambiance qui règne en équipe suisse. Huggel avait initié le départ des cadres bâlois, Frei l'imitera tout bientôt (et c'est tant mieux!), tandis que Yakin ne devrait, à mon avis, plus être sélectionné si c'est uniquement pour traîner son spleen sur le banc des remplaçants. Cette génération qui a apporté beaucoup de succès à la Nati tarde à céder sa place et garde un rôle de moteur aux yeux d'Hitzfeld alors qu'elle ne montre plus rien sur le terrain. C'est peut-être ça en fait le principal tort du sélectionneur helvétique. Le moment est venu d'oser changer de leaders: Exit Frei, Streller ou Yakin, il est maintenant temps pour Inler, Djourou, Benaglio, Behrami ou même Barnetta de devenir les guides de cette Nati. S'ils ne semblent pour l'instant pas en avoir l'étoffe, les décharger de la sale gueule de Frei ou Streller pourrait les libérer.

...Une ambiance pourrie, corollaire de la cohabitations de deux générations qui ne peuvent plus se blairer, même en photo! A l'instar de Laurent Blanc avec la France actuellement, il faut peut-être envisager de créer un groupe, un vrai, sain et solidaire. La Nati actuelle pue l'hypocrise, ça se sent à des kilomètres comme l'arrivée dans le canton de Fribourg dès la montée de Châtel entamée! La Suisse ne trouvera son salut que dans le collectif. Or, quand les joueurs ne sont pas prêts à faire les efforts pour leurs coéquipiers...

...Un vivier limité, il faudra bien finir par l'admettre. Malgré les gros efforts de l'ASF en terme de formation, le nombre de joueur potentiellement sélectionnables reste maigre. Les talents les plus prometteurs en Suisse peinent à s'imposer à l'étranger. Ben Kalhifa est en tribune la plupart du temps, tandis qu'il a fallu plus d'un an à Gavranovic pour enfin commencer un match à Schalke. A partir trop vite, nos jeunes premiers se brûlent les ailes et  finissent bien souvent par échouer... au FC Sion (Bühler, Elmer, Zambrella) ou dans d'autres caniveaux bien plus profonds (Chiumento au States, Sandro Bürki, champion d'Europe avec les M17 de Senderos, Ziegler, Barnetta et... Bühler, à Aarau, etc.)! Et sinon, quelqu'un à des nouvelles de Vonlanthen?!

Du coup, quand Djourou, Senderos, Barnetta et Behrami sont blessés en même temps, l'effectif de notre Nati perd en gueule... et se retrouve avec le frère Degen encore en activité dans les pattes! Bon, vous me direz, tant que c'est pas Regazzoni!

Notre solution: Faire confiance à un cadre sain d'une vingtaine d'hommes qui s'apprécient (ou ne se détestent pas!) avec de nouveaux leaders, un onze de base solide, quelques jeunes jokers ambitieux et d'autres remplaçants qui se la ferment.  Et surtout, un nouveau système de jeu qui met en avant les qualités de notre effectif, à savoir abondance de bien chez les milieux défensifs et manque cruel d'attaquant de classe internationale.

Un truc genre:

Gardiens: Benaglio, Leoni, Sommer

Défenseurs: Lichtsteiner, Djourou, Senderos, Grichting, Affolter, Ziegler, Bühler (si, si!)

Milieux: Gelson, Dzemaili, Inler, Schwegler, Margairaz, Behrami, Stocker, Barnetta, Shaqiri

Attaquants: Derdiyok, Gavranovic, Ben Khalifa

Avec, pour équipe type:

Benaglio

Lichtsteiner   Djourou   Grichting   Ziegler

Gelson

Behrami        Inler

Shaqiri                                      Barnetta

Derdiyok