Le handball triomphe du hockey

GRAND FORMAT Malgré un bon box-play, les Gunners, en infériorité numérique, craquent face aux handballeurs barcelonais. Logique et mérité.

Certes, le Barça était 100 fois supérieur à Arsenal hier soir au Camp Nou. Il n'empêche que les Londoniens ont fait douter les Catalans durant septante minutes. Trois quarts de match pendant lesquels Arsenal n'est pas sorti de son camp, courant après une pelote rendue insaisissable par les blaugranas. Regroupés dans leur moitié de terrain, les Gunners ont démontré qu'ils n'avaient rien à envier aux meilleurs box-plays de la planète hockey. La tactique "je me couche devant le puck et quand je le récupère, je le balance dans l'arrondi en fond de patinoire" a fonctionné durant 70 minutes. Un système qui ne pardonne aucune fioriture (merci Fabregas pour le premier but), aucune infériorité numérique. Et comme Van Persie trouvait le moyen de se prendre une pénalité de match sans avoir bousculé personne, l'affaire était mal embarquée. Le verrou a donc fini par exploser. Et oui, le Barça a commencé à shooter au goal! Incroyable, impensable quelques minutes plus tôt pour une équipe qui voulait rentrer dans le but avec le ballon (ou alors marquer dans les trois mètres) et avant-tout gagner au concours de la passe à dix...

Le handball a donc pris le dessus sur le hockey! La faute à Van Persie tout d'abord, lui qui s'est fait expulser le plus ridiculement possible. La faute à Massimo Busacca, peut-être, pour ceux qui croient encore ce matin que l'expulsion de Robin V-P est sévère. La faute, peut-être encore, à un public du Camp Nou bien trop bruyant pour que RVP n'entende l'interruption de jeu ordonnée par Mr. Busacca... Bref, déjà qu'à onze on ne leur donnait pas grandes chances, à dix cela devenait mission impossible pour les hommes d'Arsène Wenger. Et on est gentils d'écrire que les Gunners ont joué à dix si l'on tient compte de la performance fantomatique de Cesc Fabregas, auteur, notamment, d'un magnifique assist sur l'ouverture du score barcelonaise. Le capitaine londonien aurait-il déjà la tête au Barça?

Mais si le FCB s'est qualifié hier soir, il le doit avant-tout à son petit lutin Léo Messi, auteur d'un doublé et notamment d'un premier but absolument remarquable. Un pénalty plus tard et l'Argentin pouvait inscrire son 48ème but de la saison. A rendre jaloux le meneur de jeu du handball français Nicolas Karabatic... L'égalisation de Nasri (et oui, en hockey lors d'un autogoal, le but est attribué au dernier joueur attaquant à avoir touché le puck, dans notre cas Samir) n'aura donc été qu'un feu de pailles, Xavi et Messi (sur pénalty) offrant la qualification aux hommes de Pep Guardiola. Logique et 100 fois mérité!