Les Français ne savent pas marquer...

FOOT PRO Le choc des bêtes blessées (Lyon-Bordeaux) n'a à nouveau pas offert de buts aux abonnés de Canal Plus. Ou quand les dimanches soirs pourris se suivent et se ressemblent dans l'Hexagone. A l'inverse de ce qui se fait dans les autres championnats étrangers. Retour sur ce que vous avez peut-être manqué du week-end footballistique écoulé

Trois 0-0 en lors des cinq derniers dimanches de direct sur Canal Plus... Bordeaux-Rennes, Monaco-Marseille et Lyon-Bordeaux hier soir ont donc offert, récemment aux abonnés de la chaîne privée française, un "spectacle" vierge de buts! De quoi inquiéter le diffuseur mais également les fans du ballon rond dans l'Hexagone. Sur les cinq championnats majeurs en Europe, la Ligue 1 a offert, ce week-end encore, la plus faible moyenne de buts inscrits par rencontre. 17 buts en 10 parties, soit une moyenne inférieure à 2 buts par match. Un score de 1-1 a donc du donc ravir l'assistance du duel Auxerre-Lille de dimanche après-midi. Un résultat au-delà de la moyenne grâce à l'égalisation de Dudka (AJA) inscrite à la... 86ème minute! Si, en plus, il faut attendre les derniers instants pour voir un goal... D'ailleurs, 5 des 17 réalisations du week-end français ont été inscrites dans le dernier quart d'heure. Autant dire qu'il faut être patient dans les stades français. Mais la patience n'a-t-elle pas ses limites?

Ailleurs, le foot est beau et les scores balaient la stat' tricolore. 2.4 buts par match de moyenne en Allemagne, 2.7 en Espagne, 3.1 en Italie et 4.3 en Angleterre. Un autre monde! Alors que le football européen a montré un visage exceptionnel ce week-end (notamment chez les Britanniques), la France, elle, a fait du standard. Des rencontres de qualité moyenne, sans buts et sans véritables prises de risque. A force de ne pas vouloir prendre de buts, on oublie souvent que pour marquer, il faut aller de l'avant.

Le festival anglais

Une journée comme samedi en Premier League, il n'y en a pas souvent. Des buts à gogo (41 en 8 rencontres), du spectacle et des renversements de situation (cf: "Il fallait le faire"). Le pied (the foot en anglais, une coïncidence?). Le dimanche, lui, aura été beaucoup plus calme avec deux scores de 0-1. Une victoire de Birmingham sur la pelouse de West Ham et un coup de maître réalisé par les Reds de Liverpool à Stamford Bridge face à Chelsea. Torres, aligné dès le départ face à ses anciens partenaires, n'aura pas pu confirmer le renouveau des Blues qui nagent toujours en eaux troubles. Un but de Raul Meireles, son quatrième en cinq matches, aura donc permis aux protégés de Kenny Dalglish de remonter sur la sixième marche de la hiérarchie britannique. Liverpool, grâce à un troisième succès de rang sans encaisser le moindre but, se replace dans la course à la Ligue des Champions et revient à 6 points de Tottenham et Chelsea. Disposés dans un schéma tactique ultra-défensif (une défense à 5), Gerrard et ses coéquipiers se seront pourtant créés les meilleures opportunités de la rencontre, avant de résister aux vains assauts londoniens dans les ultimes instants. Liverpool revit, Chelsea doute.

Italie: embouteillage dans le haut du classement

Chez nos amis transalpins, habitués à la rigueur défensive et aux matches "tactiques", Ranieri a dû s'arracher quelques cheveux dimanche soir. Sa défense passoire a refait des siennes: cinq buts dans la hotte et une défaite 5-3 qui fait un peu tache face au rival interiste. Comme si cela ne suffisait pas, Burdisso a trouvé le moyen de se faire expulser alors que le score était déjà de 3-1. Le coach romain a alors probablement compris que la victoire était comme sa défense: Pas s'soir!

La défaite contre l'Udinese semble donc oubliée pour une machine interiste qui revient à toute allure sur son voisin milanais. Le colocataire de San Siro fait du surplace depuis quelques temps. Il a tout intérêt à se réveiller, sous peine de voir le Scudetto lui passer sous le museau! Un titre national qui fuit le club de Berlusconi depuis... 2004! A cette époque, Scheva savait encore marquer, Nesta n'était pas tout-à-fait en porcelaine, Maldini portait le brassard et Cafu enflammait le couloir droit! Voilà qui ne rajeunit personne!

Mais le séisme de cette 24e journée a eu lieu à Cagliari: figurez vous que la Juve s'est imposée! Et grâce à son nouveau buteur Matri (ex-Cagliari...), 2 buts. La Vieille Dame se classe aujourd'hui à une très belle huitième place, à 11 points de l'AC Milan! Huit équipes en 11 points: la Serie A est plus serrée que jamais! Progression d'outsiders tels que Napoli et l'Udinese ou nivellement par le bas?

Allemagne et Espagne: "standard"

En Allemagne, le derby de la Ruhr entre Schalke et le Borussia Dortmund s'est soldé par un 0-0. L'occasion idéale pour le Bayern, Mayence ou Leverkusen de revenir sur le premier de classe. Oui, mais voilà: Mainz s'est fait accroché à domicile par le Werder (1-1), Leverkusen a pommé 1-0 à Nuernberg et le Bayern a pris l'eau à Cologne (!), trouvant au passage le moyen de s'incliner 3-2 après avoir mené 2-0 à la mi-match. Mieux qu'Arsenal, les hommes de Van Gaal ont le mérite de réussir cette performance à 11 contre 11! Chapeau messieurs. Un hommage qui ne concerne bien sûr pas Robben et Ribéry, les ailiers en papier d'un Bayern bien limité! Au final, le Borussia gagne donc un point sur son dauphin et compte maintenant douze longueurs d'avance sur Leverkusen! Un gouffre qui paraît insurmontable...

Que dire de l'Espagne? Faut-il encore s'intéresser à ce championnat joué d'avance? Relevons donc que Villareal et Valence se tirent la bourre pour la première place du vrai championnat, celui ouvert et serré qui ne tient pas compte du Real et du Barça! Le club valencien profite d'ailleurs du faux-pas de Villareal à domicile contre Levante pour revenir sur le sous-marin jaune. Avec 44 points, Valence n'est plus qu'à une longueur de Villareal. A 17 du Barça!