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jeudi 21 octobre 2010

Sion battra Zurich grâce au mental

PORTRAIT DE LA SEMAINE Opposé samedi à son ancien club, Bernard Challandes aura à coeur de transmettre à ses joueurs la hargne et la rage de vaincre qui l'habitent. Motivateur hors pair, le Neuchâtelois ne sera probablement pas à court d'idées au moment d'insuffler l'essentielle "grinta" à ses hommes.

Image: tsr.ch

Musiques, images fortes ou mots sonnants, tous les moyens sont bons pour Bernard Challandes afin de provoquer les réactions de ses sportifs. Avec l'équipe de Suisse M21, les Titans, le Neuchâtelois réussissait son premier coup fumant. A la clé, une place historique de demi-finaliste lors de l'Euro 2002 disputé entre Bâle et Zurich.

Film de football américain ou musiques guerrières pour motiver ses troupes, l'instituteur de formation fait preuve d'une imagination à toute épreuve. Avec Zurich, au moment d'affronter Milan à San Siro dans le cadre de la Champions League 2009-2010, il chargeait ainsi Erich Hänzi, son assistant, de dénicher... une musique d'opéra! "Boticelli chantait", confiait Challandes à l'Illustré quelques jours après le match. "Je l'ai mis à fond dans la salle de l'hôtel où je faisais la théorie, même si l'opéra n'est pas la musique de mes joueurs. Je voulais faire ressentir la passion, le feu. J'ai écrit ces mots en italien sur le tableau". Avec le résultat que l'on sait...

L'anecdote en dit long sur le personnage. Communicateur né, Bernard Challandes parvient à transmettre sa passion à ses équipes, les pousse à se surpasser. Avant le tirage au sort des groupes de Champions league, en août 2009, il révélait à la Tribune de Genève ses convictions. Un leitmotiv plutôt simple: "Le beau jeu n’a jamais été pour moi une recherche d’esthétique ou une quête philosophique. Le beau jeu n’a qu’un but, c’est gagner!"

La confiance, nerf de la guerre

En 2004, alors entraîneur des M21 helvétiques, Challandes expliquait lors d'une conférence donnée à Yverdon l'importance du mental. Un psychisme fort au service des performances collectives. "Si chaque joueur est au top individuellement et maîtrise son comportement, on augmente nos chances de gagner." Challandes ne parle donc pas de résultat. Il sait que la confiance de ses hommes l'apportera.

Image: soupe.rsr.ch

L'individu est au centre de la performance. "Son intelligence émotionnelle va lui permettre de gérer le moment, de comprendre la situation, d’analyser et d’agir dans le bon sens. La performance, c’est d’abord l’homme et sa faculté à «vivre» le moment d’une manière optimale. Schumacher ne gagne pas parce qu’il a la meilleure voiture, non, il a la meilleure voiture parce qu’il est le meilleur pilote!"

Entraîner Sion, une folie?

Résultats à l'appui, la "méthode Challandes" semble marcher. Le hic, car il en faut bien un, c'est que partout où il est passé avec succès, le Neuchatelois a eu le temps d'imposer ses idées. Patience et stabilité ne semblent pourtant pas les valeurs privilégiées par le FC Sion et son président.

Interpelé en 2009 par tsrsport.ch au sujet des incessants changements d'entraîneur du club sédunois, le Neuchâtelois, alors encore à la barre du FC Zurich, vantait les vertus de la stabilité. "On sait très bien que les changements, 8 fois sur 10, n'apportent rien. Ce qui me choque toujours, c'est quand on engage l'entraîneur, on le présente comme le messie, celui qu'on attendait depuis longtemps et puis quelques semaines après il n'est plus bon à rien! Il faut pouvoir travailler sur la durée surtout lorsque l'entraîneur n'a pas construit son équipe. Il reçoit parfois un contingent auquel il doit s'adapter et il doit le corriger selon ses conceptions et sa philosophie du football."

Photo: 24heures.ch

Bernard Challandes ne pensait probablement pas être assis sur le banc de Tourbillon moins d'un an plus tard. Une ironie du sort que le nouveau coach valaisan prend avec philosophie. Son discours s'est pourtant légèrement modifié, comme en attestent ses propos au moment de son intronisation à la tête du FC Sion: "La patience, ça n'existe pas. Il y a des matches à gagner et des titres à remporter. Après chaque défaite, mes nuits seront courtes. Je pourrai ainsi répondre au coup de téléphone du président à 5 heures du matin et l'entendre me dire: 'Si je n'arrive pas à dormir, il n'y a aucune raison pour que toi, tu y arrives !'. Tu l'avais fait à Decastel, non ?", demandait-il ainsi, non sans humour, à son nouveau patron qui ne pouvait qu'aquiescer.

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