GRAND FORMAT A la limite du foutage de gueule vis-à vis des 15'300 spectateurs de Tourbillon, le FC Sion a livré une prestation d'une rare indigence hier contre Servette. Une bonne rouste qui pourrait s'avérer salutaire, tant elle remet en question certaines habitudes qui étaient presque devenues certitudes dans l'euphorie ambiante.
La version mesurée et polie reviendrait à dire que le FC Sion était fatigué, que sa grosse débauche d'énergie de jeudi contre le Celtic a pesé, que l'enchaînement des rencontres peut faire office de circonstance atténuante... Une défaillance excusable donc, un accroc de passage qui ne se reproduira pas.
Vous vous en doutez, cette version n'est pas notre piste privilégiée pour tenter d'expliquer la déroute d'hier à Tourbillon. Car, après tout, le Celtic est-il vraiment meilleur qu'un Bâle, un YB ou un Zurich inspiré? 90 minutes avec un joueur de plus suffisent-elles à expliquer des souliers de plomb trois jours plus tard? La négative semble s'imposer. Et pourtant, à voir Vanczak se faire manger dans un duel aérien par le freluquet Vitkieviez sur le 2e but grenat ou Mutsch imiter le timing déréglé de Vanins contre YB sur le 4e, on se demande si les Sédunois n'avaient pas 30 kilos de plomb collés aux basques.
A vrai dire, l'apathie des Sédunois a fait aussi peur que peine à voir. Les habituels leaders, complètement hors sujet, sont les premiers visés, à l'image d'un Serey Die, auteur d'une perte de balle bien maladroite sur le 3e but servettien et qui sait maintenant pourquoi Kouassi a été sélectionné en équipe nationale de Côte d'Ivoire et pas lui, à l'image aussi d'un Feindouno à la nonchalance coupable, comme en témoigne sa bonne demi-douzaine de reprises de volée plus écrasées les unes que les autres. Par respect pour ses nombreux coups de plot à la Alain Balet, Vanczak sera exceptionnellement épargné. Mais les habituels meneurs sédunois ne sont bien sûr pas les seuls coupables. Car le sang frais insufflé par Laurent Roussey paraissait bien émoussé. Vous l'avez vu, vous, Zambrella, avec son frigo sur le dos et son temps de retard permanent? La succession d'Obra n'est clairement pas assurée. Et que dire de Ketkeophonphone, si ce n'est qu'il a pommé le 90% de ses ballons en moins de temps qu'il ne faut pour prononcer son nom!
Même Roussey, habituellement judicieux dans ses options tactiques faisait peine à voir, pulvérisé qu'il a été par un gentil pépé portugais. Car si Sion a été aussi inexistant, le mérite en revient également aux joueurs genevois et leur entraîneur. Un Joao Alves bien inspiré, mais surtout pas fou, qui avait bien remarqué que le FC Sion n'utilisait pas les côtés. Le 3-5-2 sans centre-avant de formation mis en place par le technicien de la Praille a fait merveille et parfaitement bouché l'axe. Disciplinés, agressifs et incisifs dans leurs attaques, les Servettiens ont fait preuve des qualités inverses à celles démontrées par les Valaisans, à l'image du trident Yartey - De Azevedo - Vitkieviez qui a fait merveille, mettant Dingsdag en difficulté dans son fauteuil de libero-relanceur et empêchant les Sédunois de développer leur jeu léché. Le bon choix, aidé par une dose de réussite quasi insolente.
Mais la chance se provoque et les joueurs du FC Sion n'ont rien fait pour s'attirer ses sympathies. Moribonds, arrogants de facilité et probablement trop sûrs de leur capacité à régler facilement le cas du promu genevois, les hommes de Roussey ont été tout simplement humiliés. Au-delà de son score aux allures de claque, qui plus est dans un derby que tout le monde attendait -joueurs du FC Sion exceptés peut-être-, cette défaite peut être salutaire car elle souligne au grand jour les manques actuels du onze de Tourbillon. Des manques déjà aperçus contre Lucerne, mais que Vanczak et un arbitre complaisant s'étaient chargés de noyer dans un match nul pas si catastrophique que ça.
Car avec ses 5 nouveaux qualifiés (on le compte ce Glarner pour finir ou pas?!), le FC Sion est à la recherche d'un nouvel équilibre. Une équilibre semble-t-il trouvé défensivement dans le 3-5-2 (ou 5-3-2) de Glasgow, mais encore très douteux dans le 4-3-1-2 en losange prôné en championnat. Pascal Feindouno s'en défendra peut-être (pour autant qu'il sache défendre!), mais son positionnement à la pointe du losange du milieu sédunois est clairement problématique tant son replacement défensif est aussi utile que celui d'un Alex Frei assis à se remonter les bas après une action avortée. Là où Obradovic prêtait main forte à Serey Die, le Guinéen joue la diva et se replace en trainant le pas. Pire, la volonté affichée par Roussey de confier ce rôle à son petit protégé oblige Obradovic à reculer dans une position de milieu central excentré sur la droite dans laquelle son rayonnement est moindre et où il ne s'épanouit pas.
Si un 3-5-2 durable pourrait s'ériger en alternative à ce problème d'instabilité défensive et pallier à la pénurie de joueurs de côté sachant déborder, une autre solution existe. Une solution qui aurait qui plus est le mérite de régler un second problème sédunois: l'attaquant qui évoluera aux côtés de Sio. Le cas Prijovic semble-t-il réglé (il n'était pas sur la feuille de match hier), Afonso incapable de marquer en Super League et Mbondi encore un peu gentil, seul l'improbable retour de Mrdja semble encore compromettre le passage de Feindouno aux avant-postes. Un avancée d'un cran qui légitimerait alors cette insupportable absence de replacement et permettrait à Obra de retrouver une position en accord avec son talent. La dernière roue du carrosse étant alors occupée par Crettenand, Zambrella, Ketkeo ou éventuellement Yoda s'il revient un jour. Quoi qu'il en soit, même en déplaçant les pièces du puzzle, un titulaire semble manquer au FC Sion, que ce soit en attaque ou en ligne médiane. Effectif pléthorique n'est pas forcément synonyme de concurrence exacerbée...
Si un 3-5-2 durable pourrait s'ériger en alternative à ce problème d'instabilité défensive et pallier à la pénurie de joueurs de côté sachant déborder, une autre solution existe. Une solution qui aurait qui plus est le mérite de régler un second problème sédunois: l'attaquant qui évoluera aux côtés de Sio. Le cas Prijovic semble-t-il réglé (il n'était pas sur la feuille de match hier), Afonso incapable de marquer en Super League et Mbondi encore un peu gentil, seul l'improbable retour de Mrdja semble encore compromettre le passage de Feindouno aux avant-postes. Un avancée d'un cran qui légitimerait alors cette insupportable absence de replacement et permettrait à Obra de retrouver une position en accord avec son talent. La dernière roue du carrosse étant alors occupée par Crettenand, Zambrella, Ketkeo ou éventuellement Yoda s'il revient un jour. Quoi qu'il en soit, même en déplaçant les pièces du puzzle, un titulaire semble manquer au FC Sion, que ce soit en attaque ou en ligne médiane. Effectif pléthorique n'est pas forcément synonyme de concurrence exacerbée...
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