Qui est Thomas Grimm?

LE PORTRAIT DE LA SEMAINE Mais qui est donc ce Thomas Grimm? Son visage est en quelques semaines devenu familier à tous les passionnés de football helvétiques, sa coupe à la Frodon Saquet en ferait presque passer Bulat Chagaiev pour un génie de la coiffure (contraste saisissant lorsque les 2 hommes sont assis côte à côte!)... lui manquerait plus qu'un oeuf sur la tête et on le surnommerait Caliméro ("mais, euh, c'est trop injuste, j'ai reçu des menaces de mort")! Alors, qui est justement ce Thomas Grimm? Est-il aussi incompétent que le dit Christian Constantin? Pour qui roule-t-il? Autant de questions qui, il faut bien le dire, sont presque sans réponse pour l'heure. Sans doute dépité, le Nouvelliste du mercredi 10 août a même préféré l'appeler Walter en Une. Walter Grimm, pourquoi pas!

Thomas Grimm est donc né le 3 avril 1959 dans le petit village de Lüscherz, dans le canton de Berne. Après une enfance paisible (pour le formule, hein, on n'en sait rien en fait... mais on l'imagine bien avec une coupe au bol, puisque c'est cette coupe qu'il privilégie toujours à 52 ans!), Thomas réussit sa maturité, en 1979, à Bienne. Il entame ensuite des études de droit à Berne et obtient son brevet d'avocat en 1987. Dans la foulée, il intègre ETA SA, société subsidiaire de SMH, devenu ensuite SwatchGroup, en tant que secrétaire de direction. Deux ans plus tard, en 1989, changement de cap: Thomas passe responsable des toutes les questions juridiques dans une société internationale. Il y restera 2 ans, avant de rallier l'UEFA, en 1992, où il deviendra même directeur du service juridique en 1994. L'expérience tourne court (sans que je puisse vous dire pourquoi). Une année plus tard, en 1995, il passe chez CWL Telesport und Marketing AG, où il occupe également la fonction de responsable du domaine juridique. En 2002, Thomas Grimm fonde enfin sa société, Grimm Consulting.

Parallèlement, Thomas Grimm assume également d'autres fonctions dans le milieu du football. En avril 2007, il devient en effet président du conseil d'administration du BSC Young Boys. Dans la foulée de la défaite du club bernois en finale de Coupe suisse 2009 (aucun lien de causalité a priori, mais il fallait quand même placer l'anecdote!), il devient président de la Swiss Football League et vice-président de l'ASF. En 2003, il établit également sur mandat de Sepp Blatter, les nouveaux statuts de la FIFA. Au moment de son intronisation à la tête de la SFL, Grimm ne s'en cache d'ailleurs pas: "Je peux apporter quelques expériences et relations avec les grandes fédérations", déclare le nouveau président, allusion à ses précédentes expériences. Datant de 2009 et trouvée dans un journal bernois, cette citation a de quoi prêter à confusion dans le contexte actuel, un contexte où la SFL semble étonnement décidée à faire respecter une décision de la FIFA.

A ce CV, manque encore une date. Celle de son départ de la SFL. Et CC semble avoir sa petite idée: "De toute façon il sera dessaisi du dossier dans quelques jours et en octobre il pourra rentrer chez lui!", a-t-il annoncé en apprenant que Thomas Grimm envisageait des poursuites contre lui suite aux menaces de mort qu'il aurait reçues par courrier électronique. Si Christian Constantin est aussi doué pour lire dans l'avenir que pour son sens de la formule, on peut en déduire que le président de la SFL n'en a plus pour très longtemps sous les feux des projecteurs. Lui même pourrait d'ailleurs ne pas se représenter à sa propre succession.

Quoi qu'il en soit, d'un combat FC Sion-SFL, cette lutte pour la qualification des nouveaux joueurs du FC Sion s'est transformée en guerre ouverte Grimm-Constantin. Des tribunaux, elle est passée sur le comptoir public, à la une d'un quotidien romand vitaminé ou de sa source d'inspiration suisse alémanique. A coup de déclarations fracassantes, ce combat de coq est attisé, entretenu. Il ne sert pourtant personne. Ni le FC Sion, dont les clubs suisse jugent le président un peu trop envahissant, ni la SFL, qui se couvre une nouvelle fois de ridicule, ni le football tout court. Au fait, quelqu'un a-t-il déjà vu dans un grand championnat un sketch aussi impressionnant que celui vécu en marge de la rencontre Bâle-Sion?