l'info du jour

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L'INFO DU JOUR

Le blog "L'après match" se met momentanément en veille. Merci de votre compréhension...

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mardi 24 mai 2011

Il a vécu une finale de Coupe suisse de l'intérieur... (1/2)

INTERVIEW Actuellement au Martigny-Sports, Basile Couchepin fait partie des rares joueurs de ligues inférieures à avoir vécu une finale de Coupe de Suisse dans l'effectif du FC Sion. C'était en 2009 et le troisième gardien de l'époque s'en souvient comme si c'était hier.
Basile, vous avez participé à la victoire en Coupe de 2009 (victoire 3-2 contre YB). Quel était le contexte de cette finale?

C’était à la fin du mois de mai 2009. Il restait deux matches de championnat à jouer (à Vaduz puis contre Bellinzone) et on devait être sept ou huitièmes du championnat. Avant d'aborder la finale, l'équipe n'était pas encore sûre de se maintenir en Super League. Je me souviens que c'était une semaine assez chaude car on partait lundi pour Berne avec la finale mercredi et il fallait ensuite aller gagner à Vaduz le dimanche pour être sûrs d'être dehors de la zone rouge.

L'entraineur était Didier Tholot, ça faisait juste un mois qu'il était à la tête de l'équipe. Il était arrivé mi-avril je crois, après notre fameuse demi-finale remportée à Lucerne avec comme entraineur....CC. L'équipe est partie pour Berne avec 21 joueurs dont 3 gardiens (El-Hadary, Beney et donc Couchepin). On est partis le lundi matin. A ce moment là, on sentait déjà la tension car il y avait pas mal de journalistes pour nous voir partir avec le car. On est arrivés dans un hôtel vers Thoune.

L'hôtel n’était pas mal du tout, j'étais en chambre avec Berisha et je me souviens que le club avait mis dans les chambres des joueurs des mails envoyés par les supporters à notre attention. Je les ai lus et il y en a un qui m'avait vraiment marqué: c'était un supporter qui disait qu'il avait trois enfants et que chaque victoire de Sion en finale était aussi importante pour lui que leurs naissances! C'est là que j'ai vraiment réalisé l'importance de la coupe pour ces gens. Je me suis vraiment dit qu'il était interdit de perdre! S'agissant du jour du match, je n'étais pas convoqué, avec Kali et M'futi... On était donc juste derrière le banc de Sion en tribune pendant le match. Je me souviens qu'on était vraiment impliqués dans le match, on ne disait pas un mot... C'est comme si on avait été sur le banc... Je n'avais jamais été aussi concentré en étant simple spectateur d'un match de foot.

Vous souvenez-vous du parcours du FC Sion avant la finale? Quelques souvenirs marquants?

Je crois que durant les premiers tours, l'équipe n’avait rencontré que des équipes de première ligue. Après, elle avait été gagner à Saint-Gall, mais je n'étais pas convoqué. Par contre, le souvenir vraiment marquant, c'est la demi-finale à Lucerne avec... Tintin comme entraineur! C'était le week-end de Pâques... On était partis le samedi et on jouait le lundi. Là, CC m’avait bluffé. Il avait du talent pour nous mobiliser. La veille du match, il nous avait montré un reportage d'un père qui faisait des marathons et des ironmans en poussant son fils tétraplégique en chaise roulante... C'était assez fort je dois dire.

Le jour du match, c'était un peu bizarre de voir CC donner les instructions sur le banc. Mais dès qu'il y avait des coups de pieds arrêtés contre nous, Tintin se rasseyait et disait :" Vas-y Freddy (Chassot), donnes toi les instructions pour les balles arrêtées " et Chassot était obligé de se lever du banc pour soit disant donner les instructions. Mais il ne disait rien. Il restait comme un con debout devant le banc et une fois le coup-franc ou le corner tiré il allait se rasseoir et Tintin reprenait le relais. Ils ont fait ce cirque pour chaque balle arrêtée... On était morts de rire.

J'ai moins rigolé quand Beney s'est blessé à la 85ème et que Tintin m'a dis " Vas te chauffer!" Je me souviens que Pascolo me disait "Basile sans pression... Tu imagines que t'es en train de jouer avec les copains le dimanche." La pression que j'avais (rires). Finalement Beney a continué et il a bien fait car il nous a qualifiés aux pénalties. Il avait été incroyable et il pleurait à la fin du match. J’étais vraiment content pour lui car il en avait bavé avec El-Hadary.

Comment aviez-vous préparé la finale contre YB? Des anecdotes marquantes à nous partager?

Comme je l'ai dit, on a été dans un hôtel à Thoune durant trois jours et on avait reçu ces mails de supporters... Le premier jour, on a passé la journée avec Didier Défago. C'était sympa car lui, c'est vraiment un gagneur. Il nous avait passé les images de ses victoires à Kitzbühel et Wengen et il les commentait en même temps. Il nous a insufflé un esprit conquérant, de vainqueur. Celui qu'il nous fallait pour gagner la finale.

La veille du match, CC nous avait présenté un supporter de Sion aveugle à la suite d'un accident. Ce devait être à 21h, la veille de la finale et il nous a raconté son parcours debout devant toute l'équipe. Il nous a dit qu'en 2006, il avait pu toucher la coupe avec les joueurs et que ce serait un rêve de pouvoir le faire à nouveau. C'était très émouvant, j'avais même la larme à l'œil et chacun de nous s'est levé pour lui serrer la main. Tintin lui disait le nom du joueur qui lui serrait la main à chaque fois. Je parle de lui car, après la victoire, il était venu au milieu du terrain pour soulever la coupe. Les joueurs criaient: "On l'a fait pour toi." C'était incroyable, le type était en sanglots.

Le jour du match, on avait tous les visages fermés. Moi, je savais que je n'étais pas convoqué mais je crois que je ne me suis jamais autant impliqué pour un match de foot... C'est difficile à expliquer mais, même surnuméraire, je me sentais vraiment dedans alors que, normalement, quand tu n'es pas convoqué, t'as plutôt tendance à dire: "débrouillez-vous les gars, moi je regarde le match tranquille dans les tribunes". Là non, si on avait perdu, même en n'ayant pas joué, j'aurais eu honte d'avoir fait partie de la première équipe de Sion qui perd en finale. Dans le car, il n'y avait pas un mot, tout le monde avait des écouteurs. On était escortés par une seule moto de police. Je le mentionne, car, à l'arrivée au stade, la moto a été bloquée par une sorte de char de carnaval d'YB. Notre bus s'est retrouvé arrêté pendant deux minutes au milieu de 600 fans bernois qui lançaient des bières contre les vitre et nous insultaient. Mais je crois que ça nous a encore plus motivé.

Le jour du match, que vous a dit l'entraineur dans le vestiaire? Et le président?

Le jour du match, je dois avouer que je n'ai plus vraiment de souvenirs de la théorie du coach, il l'avait faite à l'hôtel mais c'était assez tactique. Le coté motivation, c'est Tintin qui s'en était occupé la veille du match... Pour les joueurs qui jouaient, j'avais vraiment l'impression qu'ils étaient assez sereins, même si je sais que Monterrubio racontait à Crettenand en chambre sa hantise de pouvoir être le premier capitaine à perdre la finale.

Comment vit-on la joie du public valaisan depuis le terrain? Et dans le vestiaire entre les joueurs?

La joie du public valaisan était indescriptible... A la 88ème, Kali, M'futi et moi avons rejoint le banc. On ne pouvait plus attendre... Et quand le coup de sifflet final a retenti, on a couru sur le terrain. C'était extraordinaire de voir tous ces gens agiter les drapeaux valaisans. De voir le bonheur que ça provoquait chez eux. Dans les vestiaires, Serey Die faisait le con avec les bouteilles de champagne. C'était la fête mais personne n'y croyait encore vraiment.

Quelle(s) image(s) gardez-vous en mémoire?

Ce que je garde en souvenir, c'est d'abord la formidable ambiance qu'il y avait après l'égalisation. On sentait vraiment le 12ème homme. Après ce sont ces drapeaux qui s’agitent et la communion avec le public. Le moment avec le supporter aveugle fut aussi extraordinaire. Et bien sûr quand je suis allé embrasser ma famille dans les tribunes juste après le match, c'était magique.

L'arrivée sur la Planta est aussi un moment que je n'oublierai pas. Sur l'autoroute, à la hauteur de St-Maurice, entre les deux tunnels, quand on passe au-dessus du Rhône, il y a l'écusson du Valais sur le coté de la route qui indique qu'on entre en Valais. Crettenand, 500 mètres avant le panneau, a pris le micro et a dit " les gars on fait le compte à rebours" et tous les joueurs valaisans, français, africains, colombiens, etc., ont commencé par 10..9..8..7..6..5..4..3..2..1.. et 0 à la hauteur du panneau ; "ça y est, la Coupe est en Valais!" C'est là que je me suis dit qu'il y avait quelque chose de magique qui faisait que même El-Hadary était valaisan ce soir là!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Une petite dent contre El-Hadary?